Climat : le dialogue de sourds
Avec la crise de l’énergie, les centrales à charbon ont repris du service en Europe. Les européens se préparent à un possible arrêt de l’approvisionnement de gaz en provenance de Russie et à de probables délestages cet hiver. Face à la conjoncture, les préoccupations climatiques ont donc été reléguées au second plan.
À la COP 27 en Egypte, les dirigeants africains dénoncent une certaine hypocrisie des occidentaux. Alors qu’environ 600 millions d’africains n’ont pas accès à l’électricité, «il est légitime, juste et équitable que l’Afrique, continent le plus en retard sur le processus d’industrialisation, continent le moins pollueur, exploite ses ressources pour disposer d’une énergie de base afin d’améliorer la compétitivité de son économie et réaliser l’accès à l’électricité», avait défendu Macky Sall, le président du Sénégal et de l’Union africaine, à l’assemblée générale de l’ONU en septembre dernier. D’une certaine façon, le développement de l’Afrique ne peut pas reposer sur des promesses non tenues jusqu’ici. C’est bien le double langage des dirigeants occidentaux qui est fustigé par les pays africains.
Des financements promis qui n’arrivent pas
Responsable de moins de 4% des émissions de gaz à effet de serre, le continent se retrouve en première ligne d’une crise qu’il n’a pas créé et pour laquelle les pays consacrent annuellement jusqu’à 5% du PIB. Les financements promis, eux, arrivent au compte-goutte. Les pays du Nord s’étaient engagés à mobiliser 100 milliards de dollars par an à partir de 2020 pour la transition écologique et l’adaptation dans les pays du Sud. Aujourd’hui, le compte n’y est pas. Pendant ce temps, la facture flambe. Les pays du Sud auront besoin de plus de 2.000 milliards de dollars par an d’ici à 2030 pour financer leur action climatique, révèle un rapport commandé par la présidence de la COP.