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Carton rouge à la FIFA

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Un ballon de football © DR

Pour les footballeurs africains évoluant en Europe, et des jeunes talents au Sénégal, au Cameroun au Mali, en RDC, au Nigéria ou en Côte d’Ivoire qui rêvent d’intégrer un jour club européen, l’arrêt rendu vendredi 04 octobre par la Cour de justice de l’Union européenne (CJUE) est une formidable digue de protection juridique.

Les juges basés au Luxembourg (siège de la Cour européenne), ont conclu qu’un joueur de foot, comme n’importe quel salarié, a le droit de résilier son contrat de travail sans être obligé d’indemniser son employeur. À défaut, c’est son futur club auquel incombe cette responsabilité. La Cour européenne de justice a surtout signifié à la puissante FIFA qu’elle ne peut pas s’exonérer du principe de la libre circulation des travailleurs et torpillé une étrange exception qui s’appliquait au football.

Tout commence, il y a dix ans, par un litige qui oppose l’ancien international français Lassana Diarra à la FIFA. Le joueur, qui évoluait au Lokomotiv Moscou, avait souhaité rompre son contrat suite à une réduction drastique de son salaire. Le club, jugeant cette rupture abusive, avait alors réclamé 20 millions d’euros pour le préjudice subi.

Par leur décision, les juges européens ont sifflé la fin de cet étrange match. Ils ont estimé que les règles de la FIFA constituaient une entrave à la libre circulation des travailleurs, garantie par l’article 45 du traité sur le fonctionnement de l’Union européenne. De nombreux joueurs africains en Europe sont pris au piège par ce scandaleux privilège que la FIFA avait concédé aux clubs. Le cas de Chancel Mbemba, l’international congolais de Marseille placé au placard par la direction sportive du club, est une illustration parfaite de cette incongruité. Lui, comme des dizaines d’autres footballeurs devenus indésirables dans leurs clubs, sont coincés par cette disposition. S’ils décident de résilier leur contrat, ils doivent payer des indemnités en millions d’euros à leur employeur. Le monde à l’envers !

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