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Carburant : nouvelle alerte à la pompe?

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Image d'illustration © DR

Les automobilistes sont confrontés à une période d’incertitude croissante concernant les prix de l’essence. La manière dont sera gérée la production durant les prochains mois aura des répercussions directes sur leur porte-monnaie.

Dans les principales villes africaines, les automobilistes devront probablement dépenser davantage pour faire le plein d’essence dans les semaines à venir. L’Agence Internationale de l’Énergie (AIE) a récemment tiré la sonnette d’alarme. Elle a prévenu que les coupes dans la production et les exportations de pétrole de la Russie et de l’Arabie Saoudite pourraient entraîner un déficit massif d’un million de barils par jour pour les pays de l’OPEP+ (23 membres dont 9 pays africains). Cette situation, selon l’AIE, augmente le risque de volatilité sur les marchés pétroliers.

Lire aussi : Rentrée économique : la lutte contre l’inflation continue

Le déficit de l’offre entraine l’augmentation des prix

Pendant ce temps, la demande en pétrole n’a jamais été aussi élevée. L’OPEP prévoit que, d’ici au quatrième trimestre, la demande pourrait dépasser l’offre de brut de 3,3 millions de barils, une première depuis 16 ans. En réponse à ces inquiétudes, les prix des principales références du pétrole (Brent et WTI) ont grimpé en flèche, atteignant des sommets qui n’avaient pas été vus depuis novembre 2022. L’impact de ce déséquilibre entre l’offre et la demande sur les prix est exacerbé par une situation tendue du côté des stocks.

Dans les pays de l’Union Économique et Monétaire Ouest-Africaine (UEMOA) par exemple, une augmentation de 10% des prix internationaux du pétrole se traduit par une hausse de 4,6% des prix à la pompe pour l’essence, entraînant également une augmentation de l’inflation de 0,5 point de pourcentage (Source: BCEAO). Cette transmission des chocs internationaux se produit généralement en dix mois.

L’analyse par pays révèle que le Togo et le Bénin sont particulièrement sensibles aux fluctuations des prix mondiaux du brut, avec des effets respectifs de 5,3% et 6,3% pour une hausse de 10%, avec un délai moyen d’absorption de huit mois. En revanche, la hausse des prix internationaux du pétrole n’a aucun impact sur les prix de l’essence à la pompe au Niger, où l’État a maintenu les prix inchangés depuis 2013.

Lire aiss : Économies ouest-africaines : quelles perspectives à moyen terme ?

Quid des marges?

Plusieurs facteurs concourent à la hausse des prix des carburants à la pompe. Mais, certains sont bien moins visibles que d’autres. C’est le cas des marges des distributeurs. Dans les pays de l’UEMOA, il se situerait aux alentours de 10% du prix à la pompe selon les estimations de la BCEAO. La structure tarifaire de l’essence super se découpe en trois segments majeurs : le Prix CAF, la fiscalité et parafiscalité, et les marges des acteurs de la distribution. Le Prix CAF désigne le coût d’achat du pétrole auquel s’ajoutent le fret et les assurances nécessaires à son transport. Il compte pour environ 43% du montant total toutes taxes comprises de l’essence vendue à la pompe. Il existe parfois des écarts significatifs entre les pays. Les charges fiscales et parafiscales, elles, représentent environ 45% du prix total à la pompe. La fiscalité et la parafiscalité pèsent 49,6% au Bénin, 47,7% au Sénégal, et 44,2% au Burkina Faso. À l’opposé, ces charges sont moindres en Côte d’Ivoire (19,6%) et au Niger (35,7%).

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