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Cancer du sein en Afrique : combattre l’ennemi silencieux
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Le cancer du sein est l’un des problèmes de santé les plus préoccupants en Afrique, où il continue de faire des ravages parmi les femmes. Chaque année, la journée internationale de lutte contre le cancer du sein, célébrée le 19 octobre, met en lumière l’importance de la sensibilisation, de la prévention, du dépistage précoce et du traitement de cette maladie dévastatrice sur le continent africain.
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L’ampleur du problème
Le cancer du sein est en constante augmentation en Afrique, devenant ainsi la forme la plus courante de cancer chez les femmes et la principale cause de décès parmi elles. Plus qu’un simple problème de santé, il représente un fardeau émotionnel, social et économique pour les femmes et leurs familles.
Une analyse scientifique disponible sur le site officiel du Centre américain pour les informations biotechnologiques indique qu’au sein des pays en développement, parmi les 882.900 femmes ayant reçu un diagnostic de cancer du sein, 324.300 ont perdu la vie, principalement dans les régions d’Afrique de l’Est, du Nord et de l’Ouest. Les taux approximatifs d’incidence, standardisés en fonction de l’âge pour 100.000 femmes, étaient de 30,4 en Afrique de l’Est, de 26 en Afrique centrale, de 38,6 en Afrique de l’Ouest, et de 38,9 en Afrique du Sud. En Afrique subsaharienne, l’analyse estime qu’environ 94.000 femmes reçoivent un diagnostic de cancer du sein chaque année, dont 48.000 perdent la vie.
Les facteurs de risque, tels que l’âge, les antécédents familiaux et les mutations génétiques, sont similaires à ceux observés dans d’autres régions du monde. Cependant, des facteurs spécifiques à l’Afrique, tels que le manque de sensibilisation, l’accès limité aux soins de santé, et les stéréotypes culturels, rendent la lutte contre le cancer du sein plus complexe sur le continent.
Selon les résultats de l’enquête mondiale de 2018 sur les effectifs des oncologues, la plupart des pays africains affichent une situation où un seul oncologue doit prendre en charge un nombre de patientes variant de 500 à 1.000. Ces chiffres sont environ quatre fois supérieurs à la norme recommandée par l’Agence internationale de l’énergie atomique, qui est de 200 à 250 patientes par oncologue.
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Dépenses de santé extrêmement faibles
La situation est encore aggravée par des dépenses de santé extrêmement faibles. D’après une analyse effectuée en 2019 par le British Medical Journal, à peine 2% de l’aide internationale au développement, qu’elle soit bilatérale ou multilatérale, est allouée aux maladies non transmissibles, comme les cancers du sein et du col de l’utérus. Un rapport publié en 2019 par l’Institute for Health Metrics and Evaluation de l’Université de Washington révèle que la Région africaine ne consacre qu’à hauteur de 1% des dépenses totales de santé, bien qu’elle supporte 24% de la charge mondiale de morbidité.
Il est également préoccupant de constater que les femmes africaines sont souvent diagnostiquées à un stade avancé de la maladie, ce qui réduit considérablement leurs chances de survie. Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), dans les pays africains, entre 60% et 70% des femmes sont diagnostiquées à un stade avancé de la maladie, et seule une femme sur deux survivra cinq ans après un diagnostic de cancer du sein. Dans les pays à revenu élevé, les taux de survie au-delà de cinq ans pour un cancer du sein sont supérieurs à 90%. La détection précoce s’avère donc essentielle pour améliorer les perspectives de traitement et la survie.
«La détection précoce est un facteur clé pour de meilleurs résultats thérapeutiques contre le cancer. Grâce à cette approche intégrée, nous pourrons renforcer le rôle des services de soins de santé primaires afin d’éviter les décès excessifs des femmes africaines dues à des cancers évitables», a déclaré Matshidiso Moeti, directrice régionale de l’OMS pour l’Afrique.
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Moyens de lutte contre le cancer du sein en Afrique
L’une des premières étapes pour faire face au cancer du sein en Afrique est d’accroître la sensibilisation et l’éducation. Les campagnes d’information sur les facteurs de risque, les symptômes, et l’importance du dépistage précoce doivent être intensifiées. Les médias, les organisations de la société civile et les professionnels de la santé jouent un rôle clé dans cette sensibilisation.
De plus, les programmes de dépistage du cancer du sein doivent être renforcés et élargis pour permettre la détection précoce de la maladie. Les femmes doivent être encouragées à réaliser des auto-examens réguliers des seins et à consulter un professionnel de la santé pour des mammographies régulières, en particulier si elles présentent des facteurs de risque.
En outre, l’accès à des soins de santé de qualité est essentiel pour lutter contre le cancer du sein en Afrique. Les gouvernements et les organisations internationales doivent investir dans des infrastructures de santé, des équipements de diagnostic et des formations pour le personnel médical. Il est crucial de réduire les inégalités en matière de soins de santé pour garantir que toutes les femmes aient la possibilité de recevoir un traitement adéquat.
De même, la recherche médicale sur le cancer du sein doit être encouragée en Afrique pour développer des traitements adaptés à la population locale. Les avancées dans la compréhension de la maladie, les traitements et les thérapies innovantes sont cruciales.
Par ailleurs, le cancer du sein a un impact émotionnel et psychologique profond sur les patientes et leurs proches. Les services de soutien psychologique, les groupes de soutien et l’accès à des professionnels de la santé mentale sont essentiels pour aider les patientes à faire face à la maladie.
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En somme, le cancer du sein en Afrique est un défi de santé publique croissant. La lutte contre cette maladie exige une mobilisation collective des gouvernements, des professionnels de la santé, des organisations de la société civile et des individus. En travaillant ensemble, l’Afrique peut faire reculer le cancer du sein, sauver des vies et améliorer la qualité de vie des femmes sur le continent.