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Cameroun : les « cadeaux » de Bonne Année de Biya

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Paul Biya lors de son discours à la Nation à l’occasion de la fin d’année 2023 et du Nouvel An 2024 © DR

Dans son discours de fin d’année prononcé dimanche 31 décembre, le président Paul Biya a annoncé de probables augmentations du prix du carburant et fixé pour priorité l’amélioration du climat des affaires et la qualité de l’éducation.

Le Cameroun devrait connaître une nouvelle hausse des prix des carburants au cours de l’année 2024. C’est un des «cadeaux» surprise fait par le chef de l’État dans son discours du Nouvel an aux Camerounais. «L’année dernière, le gouvernement a été amené à procéder à un léger relèvement des prix des carburants à la pompe. Grâce à cette mesure, la subvention des produits pétroliers, qui était de plus de 1.000 milliards de FCFA en 2022, a été réduite à environ 640 milliards de FCFA en 2023. Cependant, cette subvention continue de peser significativement sur le Trésor public. Nous n’aurons très certainement pas d’autre choix, que de la réduire de nouveau». Ce qui veut dire, que le litre d’essence et du gasoil va augmenter à la pompe.

Cette annonce présidentielle, qui intervient au lendemain d’une pénurie du carburant super, fait partie des engagements pris par Yaoundé dans le cadre de son programme avec le FMI. La principale est bien la suppression des subventions des carburants.

Lire aussi : Cameroun : un budget de 508 milliards de FCFA pour les travaux routiers en 2024

Depuis le 1er février 2023, le litre de super coûte 730 FCFA, en hausse de 100 FCFA (+15%). Le gasoil, quant à lui, est vendu à 720 FCFA le litre, contre 575 FCFA auparavant, soit une augmentation de 25,2% ! Le litre de pétrole vendu aux industriels coûte 410,19 contre 560,19 FCFA, soit une hausse de 150 Francs. Seul le prix du pétrole lampant est resté stable à 350 FCFA le litre, de même que celui du gaz domestique (6.500 FCFA pour la bouteille de 12,5 kg).

Paul Biya a par ailleurs promis, pour la énième fois, une «intensification notable de la lutte contre la corruption et des détournements des deniers publics».

L’école en priorité nationale

Évoquant la grève des enseignants qui paralyse l’école (surtout secondaire), avec le mouvement «On a trop supporté» (OTS), Paul Biya a reconnu que «la sérénité n’y est pas complètement revenue malgré les efforts du gouvernement». Il a rappelé qu’en dehors des nombreuses mesures de divers ordres qui ont été prises par les administrations concernées, plus de 72 milliards de FCFA ont été débloqués en 2023 pour prendre en charge les dépenses y afférentes. «Une provision complémentaire de 102 milliards de FCFA a également été constituée dans le budget de l’État, au titre de l’exercice 2024, afin d’apurer les dépenses résiduelles», a indiqué le chef de l’État.

En attendant, Biya se montre ferme envers les grévistes : «Je voudrais être clair à cet égard. Autant je suis soucieux de voir les enseignants bénéficier des conditions appropriées pour l’exercice de leur noble métier, autant je suis intransigeant pour le respect du droit à l’éducation de notre jeunesse. Des mesures fermes vont à cet égard être prises pour veiller à ce que nos enfants ne se retrouvent pas victimes d’une éducation au rabais».

Lire aussi : Cameroun : crise dans l’enseignement supérieur

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