Cache-misère
La Coupe du monde de football, dont le coup d’envoi sera donné dimanche prochain au Qatar, n’est pas seulement l’événement sportif le plus suivi sur la planète. Cette compétition est aussi une sorte de baromètre du degré d’organisation des nations participantes et de leur capacité à élaborer des politiques sectorielles. Car, si tout supporter lambda africain rêve de voir son équipe nationale triompher, gagner un mondial de foot est tout sauf le fruit du hasard. Ni le fait d’aligner des noms dans la sélection. Bien sûr qu’il peut toujours y avoir une surprise, mais c’est une probabilité proche de zéro.
Dans le foot comme en économie ou dans l’éducation, le succès se construit sur la durée, par la continuité de politiques rigoureuses. Avouons-le, ce n’est pas le point fort du football africain. En général, l’équipe nationale de football est le cache-misère de la politique sportive.
Pour les gouvernements, le ministère des sports est d’abord le ministère du foot. Les autres disciplines sont condamnées à la débrouille, voire à la mendicité. Toutes les énergies sont concentrées sur la sélection de football. Et encore, si les problèmes d’intendance comme le règlement des primes aux joueurs ne viennent pas polluer l’ambiance la veille d’une compétition. Le Cameroun, présent au Qatar, en est familier. Mais il n’est pas le seul.
À côté de la vitrine de l’équipe de foot, c’est le grand vide. Rien sur la formation des jeunes, rien non plus sur la structuration des championnats, condition essentielle pour bâtir une véritable économie du sport. Dans ces conditions, gagner au Qatar relèverait du miracle. Votre serviteur espère se tromper.