Burundi : les nouveaux billets de banque peinent à convaincre
Au Burundi, la mise en circulation de nouvelles coupures de 5.000 et 10.000 francs locaux, en juin dernier, continue de susciter une large controverse dans le pays.
Beaucoup peinent à remplacer leurs billets et se demandent comment les échanger sans compte en banque. Notons que les taux d’inclusion bancaire et de bancarisation sont faibles dans le pays.
«Quand vous n’avez pas de compte en banque, vos anciens billets ne sont pas remplacés», regrette la commerçante Chantal Mugisha dans un témoignage recueilli par la chaîne d’information panafricaine Africanews.
«Les autorités nous obligent à ouvrir des comptes bancaires alors que l’on n’a pas les moyens de l’alimenter», a-t-elle ajouté.
Même inquiétude du côté d’Abdoul Karim Niyonkuru qui est conducteur de taxi. «J’ai 170.000 francs (soit 58 dollars) sur moi. Je voulais aller faire le plein à Gatumba mais j’ai cru comprendre qu’ils refusent d’être payés avec les anciens billets là-bas», a-t-il déclaré au micro de la chaîne.
«Je ne sais pas maintenant comment déposer l’argent que j’ai sur le compte de mon patron. Je vais être forcé à rester à Bujumbura alors que j’habite à l’intérieur du pays», s’est-il demandé.
Pour rappel, la Banque de la république du Burundi (BRB) a annoncé, le 7 juin dernier, la mise en circulation de nouveaux billets de 10.000 et de 5.000 francs en remplacement de ceux qui existent depuis 2018.
Le gouverneur de la Banque parle d’une décision prise après avoir constaté une augmentation de circulation fiduciaire dans le circuit informel, entraînant ainsi l’instabilité des activités des institutions financières.