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Burkina Faso : l’instabilité sociopolitique et l’insécurité grèvent la croissance

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En 2022, la région du grand Sahel a affiché, à la grande surprise, le meilleur taux de croissance sur le continent. Cet exploit masque toutefois des disparités au sein de ce bloc de pays. Après les putschs qui se multiplient, la flambée des prix à la consommation, l’insécurité, le Burkina Faso a vu sa croissance passer de 6,9% à 2,7%. Les perspectives pour cette année sont celles d’une croissance qui va demeurer relativement atone, pratiquement 1 point en dessous de la moyenne régionale et continentale.

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Avec la juxtaposition des chocs, les pays africains les plus diversifiés résistent mieux, voire détonnent. Paradoxalement, la croissance régionale a été la plus forte dans le grand Sahel, soit 5,9%. Crédité de 7% de croissance en 2022 après 1,4% en 2021, le Niger tire la moyenne régionale vers le haut. Le rythme de progression du PIB devrait doubler en 2023 selon les projections.

Lire aussi : Économies africaines : les dossiers chauds en 2023

À l’inverse, le Burkina Faso a vu sa croissance décélérer, passant de 6,9% à 2,7% l’année dernière. Les perspectives pour cette année sont celles d’une croissance qui va demeurer relativement atone (3,2% en 2023 selon les prévisions de la BAD) en raison du contexte politique, l’insécurité ou encore l’inflation. La hausse de la production nationale ressortirait pratiquement 1 point en dessous de la moyenne régionale (Afrique de l’Ouest) et continentale.

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Burkina Faso, une situation trop instable 

Sous les feux des projecteurs avec la multiplication des putschs dont deux en 2022, le Burkina Faso cristallise l’attention ces derniers mois en raison des tensions avec la France, priée de retirer ses troupes du pays. Mais surtout, le pays, en particulier dans sa moitié nord, est confronté depuis 2015 à des attaques de groupes djihadistes liés à al-Qaida et à l’État islamique. Ces attaques ont engendré des milliers de morts et au moins deux millions de déplacés, selon certaines sources. Ce n’est clairement pas un environnement propice pour attirer des investisseurs et plus globalement pour mener des réformes afin de franchir un nouveau palier de développement. Malgré le contexte, les entreprises engagées depuis de longues années dans le pays comme les groupes marocains dans le secteur bancaire ou encore des télécoms continuent de soutenir l’économie.

À court terme, les perspectives de croissance économique semblent compromises par l’instabilité sociopolitique et l’insécurité. L’agriculture, qui représente environ un tiers du PIB, a été affectée par la sécheresse et les incursions de groupes terroristes, entraînant une baisse de la production ces dernières années. La hausse des prix des produits des céréales et l’impact de la crise russo-ukrainienne sur les prix des produits importés ont propulsé l’inflation à près de 15% en moyenne en 2022. L’exploitation minière, un autre secteur clé pour l’économie du Burkina Faso, en raison de ses ressources en or, manganèse et nickel, est confrontée à de nombreux défis.

Les efforts pour développer l’agriculture, l’exploitation minière, l’énergie renouvelable et le tourisme pourraient contribuer à améliorer les perspectives économiques à long terme. Cependant, il est crucial que les autorités locales continuent de travailler pour surmonter les obstacles tels que la sécheresse, l’insécurité et les prix des matières premières volatils pour permettre au Burkina Faso de réaliser son plein potentiel économique.

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