Burkina Faso : le lieutenant-colonel Damiba renversé par un nouveau coup d’État
Pour la seconde fois en huit mois, le Burkina Faso a connu, vendredi 30 septembre, un nouveau coup d’État. Arrivé au pouvoir par un putsch fin janvier, le lieutenant-colonel, Paul-Henri Sandaogo Damiba, a, à son tour, été démis de ses fonctions par des militaires. C’est le cinquième coup d’État en Afrique de l’Ouest depuis 2020.
Après une journée émaillée de tirs dans le quartier de la présidence à Ouagadougou, une quinzaine de soldats ont pris la parole, vendredi soir, sur le plateau de la radiotélévision nationale. Samedi, l’armée a reconnu traverser une «crise interne» et affirme que les négociations se poursuivent.
«Le lieutenant-colonel Damiba est démis de ses fonctions de président du Mouvement patriotique pour la sauvegarde et la restauration», le MPSR, l’organe dirigeant de la junte, ont annoncé les militaires. À sa place, ils ont présenté le nouvel homme fort du pays, le capitaine Ibrahim Traoré, qui est désigné président du MPSR.
Les putschistes ont également annoncé la fermeture des frontières terrestres et aériennes du pays à partir de minuit, ainsi que la suspension de la Constitution et la dissolution du gouvernement et de l’Assemblée législative de transition. De plus, un couvre-feu est aussi mis en place entre 21 heures et 5 heures.
Ce samedi, des militaires étaient déployés à Ouagadougou après de nouveaux tirs. Ce regain de tension traduit une profonde crise au sein de l’armée du Burkina, pays miné par les violences terroristes.
Depuis l’an dernier, le Burkina est devenu l’épicentre des violences dans le Sahel, avec plus d’attaques meurtrières qu’au Mali ou au Niger en 2021, selon l’ONG Acled. Plus de 40% du territoire est hors du contrôle de l’État, selon des chiffres officiels.