Bravo au peuple sénégalais
L’élection présidentielle qui se tient ce dimanche 24 mars au Sénégal, est avant tout une victoire du peuple sénégalais. Celui-ci s’est battu avec courage afin qu’on ne lui vole pas le droit de choisir celui ou celle qui dirigera le pays au cours des cinq prochaines années. Sa mobilisation a suscité de l’admiration et forcé le respect un peu partout en Afrique.
En cherchant à tout prix à influer sur le résultat des urnes, le président Macky Sall a pris le risque de passer pour le fossoyeur de la démocratie sénégalaise aux yeux de ses compatriotes, et surtout de ternir le bilan de ses 12 années passées à la tête de l’État. Le peuple pourrait ne retenir que ses combines qui ont précédé le scrutin. L’éléphant ne retient que la dernière image vue dans sa mémoire, dit un adage ivoirien.
Il serait prétentieux de dresser ici en quelques lignes, le bilan économique du président Macky Sall. Mais deux éléments permettent de s’en faire une petite idée.
Jamais il n’y a eu autant de tentatives d’émigration clandestine au départ de villages situés sur les côtes sénégalaises vers les îles Canaries, première escale avant de gagner l’Europe continentale. Pas une semaine ne passe sans que les garde-côtes espagnols ou marocains n’interceptent des embarcations remplies de jeunes sénégalais. Faute de poissons que captent les grands navires qui opèrent au large du Sénégal, les pêcheurs artisanaux se sont reconvertis en « passeurs ». Les armateurs chinois et européens font la pluie et le beau temps dans les eaux territoriales du pays. Avec leurs licences de pêche, dont certaines seraient entachées de bakchich semble-t-il, ils ne laissent que des miettes aux petits pêcheurs locaux condamnés au chômage technique.
Par ailleurs, depuis l’arrivée de Macky Sall au pouvoir en 2012, le Sénégal a reculé de douze rangs dans l’indice de développement humain du Pnud, passant du 157ᵉ au 169ᵉ rang.
À vous de juger.