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Bénin : l’opposition remporte des sièges au Parlement

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Des membres de la Commission électorale nationale autonome (Cena) supervisent le dépouillement dans cette école de Cotonou, le 8 janvier 2023. © Yanick Folly, AFP

À la suite du vote législatif, la semaine dernière au Bénin, les deux partis au pouvoir au Parlement ont conservé leur majorité. Mais cette fois, un parti d’opposition a obtenu suffisamment de voix pour remporter aussi des sièges, selon la commission électorale. Toutefois, le taux de participation à ce vote était faible (38,66%). La commission électorale prévoyait pourtant qu’il serait plus élevé, car davantage de partis étaient cette fois impliqués. Le scrutin en question était aussi un test pour la démocratie béninoise. Les partis d’opposition qui avaient boycotté ou étaient écartés des élections précédentes ont enfin repris le chemin des urnes.

Sans grande surprise, l’Union progressiste le Renouveau et le Bloc républicain, les deux partis au pouvoir, ont décroché le plus de voix. Ils sont arrivés en première et deuxième position avec respectivement 37,56 % et 29,17 % des voix, selon les résultats provisoires. Le parti Démocrates est pour sa part arrivé en troisième place avec 24,02%. De leur côté, les quatre autres partis en lice pour les 109 sièges n’ont pas recueilli suffisamment de voix pour atteindre le seuil de 10% de représentation parlementaire.

Selon Reuters, ces résultats révèlent enfin un retour à un équilibre du pouvoir. Cela permettra aux forces politiques du pays de se préparer pour la prochaine élection présidentielle de 2026. Une élection qui déterminera le successeur du président Patrice Talon, s’il se retire comme prévu.

Depuis son arrivée au pouvoir en 2016, Patrice Talon a brisé l’image du Bénin en tant que bastion de la démocratie en Afrique de l’Ouest. Bien qu’il ait assuré qu’il ne briguera pas un second mandat, il est revenu sur sa promesse. De plus, il a écorné la stabilité du pays, en réprimant et en écartant l’opposition. Des « accusations » qu’il a fortement rejetées, réfutant tout acte répréhensible et niant avoir ciblé des opposants politiques ou violé les droits de l’homme.

Contredisant le président béninois, l’organisme américain de surveillance de la démocratie, Freedom House, a dénoncé dans son rapport de 2022 les crimes de ce dernier. L’enquête souligne que des violences policières meurtrières ont dispersé les manifestations politiques et pacifiques organisées dans le pays. S’agissant de l’opposition, le gouvernement Patrice Talon a utilisé des poursuites politisées et d’autres tactiques juridiques pour étouffer leur liberté d’expression et leur prise de position.

Notons qu’en 2019, les partisans de Boni Yayi, du parti Démocrates, et rival de Patrice Talon, ont mené plusieurs protestations. Ce mouvement de colère est intervenu après la privation des partis d’opposition de vote lors des législatifs. Pour cause : ne pas avoir respecté les nouveaux critères électoraux.

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