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Aveuglement

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Deux banques américaines en faillite, une banque suisse (Credit Suisse) en panne de fonds propres et délaissée par son actionnaire saoudien : il n’en fallait pas plus pour réveiller le souvenir de la crise financière de 2008 et rappeler le rôle de pompier ultime des banques centrales. Comme nul autre, le secteur bancaire est pour l’économie, le foie pour le corps humain. S’il s’arrête de fonctionner, c’est la mort clinique pour toute l’économie avec des conséquences dramatiques.

Tout commence aux États-Unis, où, il y a une dizaine de jours, les autorités découvrent deux «pommes pourries» -la Banque de la Silicon Valley et Signature Bank- qu’elles sont obligées de fermer après un bank run, une «ruée sur les guichets», qui s’est traduit par une panique des déposants, qui se sont précipités pour retirer leur argent. Ne nous voilons pas la face, quelques Silicon Valley Bank (SVB) en puissance opèrent en Afrique. En cas de sinistre de type SVB, la vraie question c’est de savoir si nos banques centrales seraient en capacité d’y apporter une réponse.

Au-delà, la faillite de la banque de la tech américaine est la preuve qu’il persiste encore de nombreux trous dans la raquette de la régulation. Il faut rappeler ici que la Silicon Valley Bank, comme Credit Suisse d’ailleurs, étaient dans le clou de fameux ratios prudentiels censés protéger les déposants et les créanciers. On peut donc légitimement s’interroger sur leur pertinence. Enfin, l’aveuglement des analystes financiers et surtout de majors mondiaux de l’audit ne peut qu’interroger à nouveau. Quelques mois seulement avant la chute de la Silicon Valley Bank, KPMG, un des membres du club des «Big Four», avait certifié sans réserve les comptes de cette banque. En 2001, son confrère Arthur Andersen avait été emporté par la faillite d’Enron (un courtier américain en énergie) dont il auditait les comptes.

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