Temps de lecture : 4 minutes
Accueil / Articles Afrique / Afrique / Économie /
Autoroute Abidjan-Lagos : un levier majeur pour l’intégration économique de l’Afrique de l’Ouest
Temps de lecture : 4 minutes
Les dirigeants de la Communauté Économique des États d’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) ont récemment affiché une détermination sans faille à faire progresser l’un des projets les plus ambitieux de la région : l’autoroute Abidjan-Lagos. Sur 1.081 kilomètres, l’autoroute reliera Bingerville, dans la banlieue Est d’Abidjan à Mile 2 à Lagos. Outre la Côte d’Ivoire et le Nigéria, elle traversera le Ghana, le Togo et le Bénin. Ce projet occupe une place centrale dans la « Vision 2050 » de la CEDEAO.
En juillet dernier, lors d’une réunion tenue à Bissau, les dirigeants des pays concernés par le projet ont donné un mandat clair à la Commission de la CEDEAO. Celle-ci est désormais chargée d’accélérer la réalisation de l’étude de conception détaillée, de la stratégie financière et de mise en œuvre, ainsi que la constitution des dossiers d’appels d’offres pour le lancement de la phase de construction. Les dirigeants ont également choisi la Côte d’Ivoire comme siège de l’Autorité de Gestion du Comité Lagos-Abidjan (ALCoMA), une étape majeure dans la gestion du projet.
La BAD a déjà débloqué 25 millions de dollars pour la phase préparatoire du projet. Avec d’autres partenaires, ils ont réussi à attirer 15,6 milliards de dollars d’intérêts de financement lors des boardrooms de l’Africa Investment Forum en mars 2022.
Lire aussi ZLECAf : l’essor du commerce transfrontalier nécessite la levée des barrières non tarifaires
L’autoroute, l’affaire de toute la région
Une première table ronde des institutions financières de développement s’est tenue à Abidjan le 26 septembre 2023 et a réuni pas moins de 180 participants représentant plus de 30 bailleurs de fonds. Étaient notamment présents la Banque d’Investissement et de Développement de la CEDEAO (BIDC), l’Union Européenne, la Banque islamique de développement (IsDB), la British International Investment (BII), l’Agence japonaise de coopération internationale (JICA), l’AFD, Africa50, l’USAID, le Millenium Challenge Corporation (MCC), Afreximbank, Belgian Investment Company for Developing Countries (BIO), les coopérations allemande, canadienne, coréenne et espagnole, la MIGA et bien d’autres.
Le but ? Sensibiliser les parties prenantes et tester le marché tout en prenant en compte les recommandations et les exigences des investisseurs exprimées lors des boardrooms de l’AIF en 2022. Pendant ce temps, des efforts sont en cours pour finaliser les études techniques du projet à la fin du mois d’octobre 2023. «La prochaine étape sera de mobiliser les investisseurs privés et les bailleurs de fonds à travers des sessions de sondage de marché, une fois les études de conception technique terminées», a déclaré Mike Salawou, directeur du Département des infrastructures et du Développement urbain à la Banque africaine de développement.
Lire aussi : L’enjeu du réacheminement des DTS pour le développement de l’Afrique
Élément clé pour la Zlecaf
Ce projet d’envergure reliera les centres économiques majeurs de la région, à savoir Lagos, Abidjan, Accra, Cotonou et Lomé. De plus, il offrira un accès portuaire maritime aux pays enclavés, tels que le Burkina Faso, le Mali, le Niger et le Tchad, grâce à sa connexion avec d’autres corridors le long de l’axe Nord-Sud. Cette autoroute est un élément clé pour la mise en œuvre de la Zone de Libre-Échange Continentale Africaine (Zlecaf), facilitant ainsi le transport de marchandises dans la région.
Lire aussi : Transport maritime : les ports africains connaissent une résurgence en 2022
L’axe Abidjan-Lagos concentre près de 75 % des activités commerciales de l’Afrique de l’Ouest. Actuellement, le secteur des transports représente entre 5 et 8% du PIB de l’Afrique de l’Ouest, jouant un rôle vital dans le développement économique et la création d’emplois, notamment pour les femmes et les jeunes.