Au moins 13 morts lors de manifestations contre la vie chère au Nigeria
13 personnes ont déjà perdu la vie lors des manifestations contre la crise économique qui secoue le Nigeria. Les autorités ont confirmé la mort de quatre manifestants dans l’explosion d’une bombe et l’arrestation de centaines d’autres. Amnesty a affirmé, à travers un communiqué publié sur le réseau social X (anciennement Twitter) que six personnes ont été tuées jeudi dans la ville de Suleja (centre) ; quatre à Maiduguri (nord-est) et trois à Kaduna (nord-ouest) lors des manifestations qui ont fait descendre dans la rue des milliers d’habitants.
«Nos éléments, à ce stade, montrent que là où il y a eu des morts, des membres des forces de sécurité ont délibérément usé de tactiques visant à tuer alors qu’ils faisaient face à des rassemblements de personnes dénonçant la faim et la grande pauvreté», a écrit Amnesty. De son côté, la police a indiqué que les manifestants ont été tués dans des explosions.
Jeudi, les forces de sécurité ont eu recours à des tirs et des gaz lacrymogènes pour disperser des manifestations massives à travers le pays. Des milliers de personnes, surtout des jeunes, ont envahi les rues pour protester contre une inflation record, la pire depuis une génération. Les manifestants réclamaient la fin de la crise économique qui a plongé la population, dans le premier producteur de pétrole d’Afrique, parmi les plus pauvres du monde. Ces rassemblements, qualifiés de «journées de colère», exigeaient également la fin de la corruption endémique et de la mauvaise gouvernance.
Ce vendredi, une nouvelle journée de mobilisation s’est déroulée sous haute sécurité. Au moins cinq États ont été placés sous couvre-feu, tandis qu’à Abuja, la capitale, les forces de l’ordre ont utilisé des gaz lacrymogènes contre un petit groupe de manifestant. Dans un communiqué relayé sur X, le chef de la police, Kayode Egbetokun, a annoncé avoir «mis toutes les unités en alerte rouge» pour faire face à «des menaces pesant sur la sécurité et l’ordre public».