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Au Kenya, le premier sommet africain sur le climat adopte la «Déclaration de Nairobi»

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Le président du Kenya, William Ruto (au centre), prononce son discours de clôture du premier sommet africain sur le climat, l’Africa Climate Summit, à Nairobi, le 6 septembre 2023. © LUIS TATO / AFP

Le premier sommet africain du climat, Africa Climate Summit 2023, s’est achevé, mercredi 6 septembre, avec l’adoption d’une «Déclaration de Nairobi», inspirée par la présidence du Kenya, un pays modèle de transition verte sur le continent.

Les cinquante-quatre pays réunis ont signé cette déclaration destinée à concrétiser le potentiel du continent en faveur d’une croissance verte. «Cette déclaration servira de base à la position commune de l’Afrique dans le processus mondial sur le changement climatique jusqu’à la COP28 et au-delà», affirment les signataires dans ce texte, consulté par l’AFP.

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Le président de la Commission de l’Union africaine, Moussa Faki Mahamat, a annoncé que cette déclaration avait été adoptée unanimement après «trois journées d’intenses débats et d’échanges». Il a applaudi le succès du sommet, tout comme le président kényan William Ruto, et proposé que l’Africa Climate Summit se tienne désormais tous les deux ans.

À l’arrivée, le texte final est plus exigeant, précise Claire Fages, du service Afrique de RFI. Le texte préconise une taxe carbone mondiale et la création de nouveaux droits de tirage spéciaux du FMI pour le «climat», à la hauteur de ceux qui avaient été alloués aux pays pauvres face au Covid-19, pour financer l’action climatique en Afrique.

«Et plus généralement [les dirigeants africains demandent] que l’Afrique, de nouveau étranglée par la dette, ait accès à des financements à un coût abordable pour sa transition énergétique et son adaptation au changement climatique», résume la journaliste.

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Dans leur déclaration finale, les chefs d’État et de gouvernement africains se sont notamment engagés à développer les énergies renouvelables, l’agriculture ou encore encourager les industries vertes. Les forêts du bassin du Congo, qui avaient été oubliées dans la première version, ont obtenu un paragraphe sur leurs réserves de puits de carbone et de biodiversité, de même que les océans, où les États africains veulent leur part des ressources, notamment minérales, des fonds marins.

Des investissements pour une croissance verte

Les dirigeants ont appelé la communauté internationale à les aider à faire fructifier le potentiel du continent dans la lutte contre le réchauffement climatique, via des investissements et une réforme du système financier international. Ils proposent en effet d’établir «une nouvelle architecture de financement adaptée aux besoins de l’Afrique y compris la restructuration et l’allégement de la dette», dont le fardeau pèse lourdement sur leurs économies.

Les pays africains appellent aussi les dirigeants de la planète à «se rallier à la proposition d’un régime de taxe sur le carbone, comprenant une taxe carbone sur le commerce des combustibles fossiles, le transport maritime et l’aviation, qui peut également être augmentée par une taxe mondiale sur les transactions financières».

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Lors de ces trois jours de réunion dans la capitale kényane, plus de 23 milliards de dollars (21 milliards d’euros) de promesses d’investissement dans les énergies renouvelables ont été faites, a affirmé le président Ruto, dont 4,1 milliards de dollars d’investissements de la part des Émirats arabes unis.

Le texte demande par ailleurs à la communauté internationale d’honorer ses promesses, comme les 100 milliards de dollars par an promis en 2014 ou la mise en place d’un mécanisme de pertes et dommages annoncé lors de la COP 27.