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Allocation DTS : les promesses tardent à se concrétiser

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Siège du FMI © DR

Après l’allocation record de 459 milliards de DTS en août 2021, équivalant à 650 milliards de dollars, les pays riches s’étaient engagés à rétrocéder 100 milliards de dollars aux pays les plus pauvres qui ont le plus besoin de ces ressources. Or, un an après, pratiquement aucun décaissement n’a été effectué. La tenue de cette promesse soulagerait de nombreuses économies confrontées à de nouveaux défis alors que les séquelles de la crise covid ne se sont pas encore refermées.

Il y a pratiquement un an, le Conseil des gouverneurs du FMI approuvait la plus importante allocation générale de Droits de Tirage Spéciaux (DTS) de l’histoire du Fonds, soit 456 milliards de DTS, l’équivalent de 650 milliards de dollars pour aider les États dans la riposte contre la crise sanitaire.

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Grâce au jeu des quotes-parts de chaque État, le plus gros de l’enveloppe est revenu aux pays riches. Ces derniers, n’ayant pas vraiment besoin de ce mécanisme, car disposant de marge de manœuvre budgétaire et monétaire et d’un accès bien plus facile au marché financier international pour amortir le choc, ont décidé de réorienter une part de leur DTS vers les pays qui en ont le plus besoin, notamment les africains. Sur les 100 milliards de dollars annoncés par le G20, 40 milliards de dollars manquent à l’appel et pratiquement aucun décaissement n’a été effectué, dénonce Najat Vallaud-Belkacem dans une Tribune dans l’observateur. Or, la tenue de cette promesse soulagerait de nombreuses économies confrontées à de nouveaux défis alors que les séquelles de la crise covid ne se sont pas encore refermées.

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En 2021, 30 millions d’africains ont basculé dans l’extrême pauvreté et environ 22 millions d’emplois ont été perdus la même année à cause de la pandémie. Avec la guerre en Ukraine et une croissance relativement atone à 4,1% en 2022, le risque d’une nouvelle dégradation est élevé. 

 

Affectation diverse des DTS dans la zone Uemoa

En août 2021, les comptes des banques centrales africaines ont été crédités de 33 milliards de dollars au regard de leurs quotes-parts au FMI. Le montant revenant aux États membres de l’Uemoa totalisait près de 2 milliards de dollars, soit 1,3% du PIB de l’Union. Si l’affectation de ces ressources est libre, le Fonds a encouragé les États membres à les utiliser de sorte à préserver la viabilité budgétaire et la stabilité extérieure. Au niveau de la région, l’utilisation des ressources pour des dépenses additionnelles en 2021 est estimée à moins d’un demi pour cent du PIB de l’Union.

Le Bénin a choisi de financer notamment les dépenses de sécurité ainsi que les mesures sanitaires et sociales visant à atténuer l’impact de la pandémie. Le Niger a affecté environ la moitié des ressources qui lui ont été allouées au financement des mesures destinées à améliorer la couverture des besoins alimentaires des populations vulnérables, et des dépenses de sécurité et de construction d’infrastructures routières, indique la BCEAO. La Côte d’Ivoire et le Burkina Faso ont opté pour l’utilisation des ressources comme substitut au financement intérieur du déficit budgétaire, tandis que le gouvernement togolais a décidé de conserver les ressources allouées dans un compte spécial à la BCEAO pour une utilisation future, qui devrait se substituer au financement intérieur. L’Etat malien a, pour sa part, utilisé environ un tiers des DTS pour compenser la moins-value enregistrée au niveau des recettes, et le solde en 2022 comme substitut à une partie du financement intérieur. En Guinée-Bissau, le produit de la rétrocession de l’allocation de DTS en 2021 a servi au remboursement anticipé des emprunts (paiements d’intérêts et de principal) non concessionnels contractés auprès de la BOAD, dont les échéances sont prévues en 2022. En outre, une partie des ressources a été affectée au financement des dépenses liées à la Covid-19, y compris la vaccination et l’amélioration des services de santé. Quant au Sénégal, il a utilisé environ deux tiers de la contre-valeur de l’allocation de DTS en 2021 pour faire face à de nouvelles dépenses visant à soutenir la reprise de l’économie ainsi qu’à renforcer la protection sociale et le secteur de la santé, notamment la production de vaccins dans le pays. Le tiers restant est dédié à des transactions financières ciblées ainsi qu’au financement du budget de l’État en 2022.

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