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Algérie : trois ans de prison ferme pour un patron de presse

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La justice algĂ©rienne a condamnĂ©, dimanche 2 avril, le journaliste Ihsane El Kadi, incarcĂ©rĂ© depuis fin dĂ©cembre dernier, Ă  cinq ans de prison dont trois ferme, en plus d’une amende de 700.000 dinars (environ 4.800 euros).

Le verdict comprend aussi la dissolution de la sociĂ©tĂ© Interface MĂ©dias, qui Ă©dite la station Radio M et Maghreb Emergent, qui ont Ă©tĂ© fondĂ©s par El Kadi, 10 millions de dinars d’amende (plus de 68.000 euros) contre son entreprise, et la confiscation de tous les biens de l’accusĂ©.

En outre, le tribunal de Sidi M’hamed à Alger a également prononcé un dédommagement d’un million de dinars (6.800 euros) que la société est appelé à payer à l’Autorité de régulation de l’audiovisuel (ARAV).

Le journaliste est poursuivi pour «financement Ă©tranger de son entreprise». Il est accusé d’avoir reçu des sommes d’argent et des privilèges de la part de personnes et d’organisations dans le pays et Ă  l’Ă©tranger afin de se livrer Ă  des activitĂ©s susceptibles de porter atteinte Ă  la sĂ»retĂ© de l’État et sa stabilitĂ©.

«Nous allons faire appel de ce jugement dans les dĂ©lais requis, selon l’accord prĂ©alable avec notre client», a indiquĂ© Ă  l’AFP Me Abdelghani Badi, l’un des avocats du journaliste, soulignant que «les conditions pour un procès Ă©quitable n’étaient pas rĂ©unies».

Une intense mobilisation internationale

La condamnation du journaliste El Kadi a suscité une vive réaction. Dans un tweet, l’ambassade des États-Unis à Alger a réagi en réitérant son attachement à la liberté de la presse.

«La liberté d’expression est un droit fondamental reconnu par l’ONU. L’administration Biden a et continuera d’indiquer clairement que la liberté de la presse et la liberté d’expression sont des priorités américaines dans le monde entier, y compris en Algérie», a indiqué la diplomatie américaine.

En AlgĂ©rie, le Rassemblement pour la culture et la dĂ©mocratie, parti d’opposition, a accusĂ© les autoritĂ©s de vouloir «étouffer toutes les voix libres et discordantes» dans le pays, tout en dĂ©nonçant «l’acharnement judiciaire» contre le journaliste.