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Aide publique au développement : une carte majeure face aux tensions au Sahel

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Des travaux sur une route au Burkina Faso © DR

Les récents événements au Niger ont soulevé des préoccupations quant à une possible escalade dans la région du Sahel. Plusieurs pays, dont la France et le Canada, ont suspendu leur aide au développement pour faire pression sur les nouvelles autorités à Niamey. L’aide publique au développement (APD) représente une part stratégique des économies du Niger, du Mali et du Burkina Faso, totalisant 4,8 milliards de dollars en 2021. L’Afrique bénéficie de la plus grande part de l’APD, atteignant 62 milliards de dollars en 2021, soit 30% du total mondial, et son impact positif sur la croissance a été souligné dans certaines études.

Comme il est souvent relevé, les conflits armés ont un début, mais leurs fins demeurent énigmatiques. L’instabilité survenue suite au coup d’État au Niger suscite des inquiétudes quant à une possible propagation de tensions dans la vaste région du Sahel. L’initiative de la CEDEAO d’intervenir sur le terrain pour rétablir l’ordre constitutionnel témoigne de l’ampleur du défi.

Lire aussi : Sahel : le coup d’État au Niger sonne le glas de la sécurité

La succession de renversements de régime dans la région, déjà observés au Mali et au Burkina Faso, suscite une légitime préoccupation. Plusieurs nations, parmi lesquelles la France, dont la position est déjà sujette à controverse dans la région, et le Canada, ont pris la décision de suspendre leur aide au développement. Cette démarche, destinée à exercer une pression sur les nouvelles autorités à Niamey, souligne la prééminence stratégique de l’aide publique au développement (APD).

Dépendance envers les aides publiques au développement

Elle l’est davantage pour des pays tels que le Niger, le Mali et le Burkina Faso. Ces trois nations ont conjointement reçu un montant net de 4,8 milliards de dollars au cours de l’année 2021, selon les données de la Banque mondiale, les plus récentes disponibles. Cela équivaut à environ 9% de leur produit intérieur brut (PIB). Plus en détail, l’APD constitue environ 12% du PIB du Niger, 8% pour le Burkina Faso et 7% pour le Mali.

L’Afrique demeure au premier plan des bénéficiaires de l’APD, avec une dotation nette s’élevant à 62 milliards de dollars en 2021, soit près de 30% du total mondial. Sur une période de dix ans, entre 2011 et 2021, cette allocation a connu une hausse substantielle de 32%. En fait, cette enveloppe se compare au produit intérieur brut combiné du Sénégal, du Burkina Faso et du Niger pour l’année de référence.

Lire aussi : Économies ouest-africaines : quelles perspectives à moyen terme ?

En matière de distribution, l’Éthiopie s’est affirmée en tant que premier bénéficiaire de l’APD, recevant 4 milliards de dollars. Elle est suivie du Soudan avec 3,8 milliards de dollars, de la République Démocratique du Congo avec 3,5 milliards de dollars, du Nigéria avec 3,4 milliards de dollars et enfin du Kenya avec 3,1 milliards de dollars.

Si l’évaluation précise de l’impact de l’aide publique au développement demeure complexe, des chercheurs de l’Université de Copenhague ont établi, dans une étude publiée en 2010, que l’aide internationale pouvait contribuer à un point de croissance additionnel dans les économies en développement. En outre, les effets bénéfiques de cette assistance se manifestent également au travers d’indicateurs concrets, tels que les taux de vaccination et de scolarisation, reflétant ainsi son influence positive sur les populations concernées.

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