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Afrique Subsaharienne: la double fracture financière et numérique des femmes

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Photo d'illustration © Intersect

Au cours de la dernière décennie, la bancarisation a largement progressé dans la région. Cependant, cette évolution a été asymétrique selon les sexes. Cette situation a des conséquences négatives sur le développement économique et social. Or, l’Afrique a besoin de faire pleinement usage des compétences et des talents de tous ses citoyens, dont les femmes, afin d’assurer une croissance plus inclusive et plus équilibrée.

En 10 ans, entre 2011 et 2021, le taux de bancarisation en Afrique subsaharienne a plus que doublé, passant de 23% à 55%. Le développement de la téléphonie et de la banque mobile ont permis aux pays de la région de combler une partie du fossé qui les sépare d’autres groupes de pays (taux de bancarisation de 72% dans les pays à revenu moyen et 96% dans les pays à revenu élevé). Toutefois, les progrès de l’inclusion financière en Afrique subsaharienne masquent des disparités, notamment de genre.

Disparités hommes/femmes

L’écart de bancarisation entre les hommes et les femmes a atteint 12% en 2021, soit une hausse de 7 points de pourcentage depuis 2011, relève un article d’économistes de la Banque de France (Afrique subsaharienne: La fracture financière entre hommes et femmes).

La banque mobile, qui pourrait être un moyen d’accéder plus facilement aux services financiers pour les femmes, est encore peu développée, ne touchant que 33% de la population d’Afrique subsaharienne en 2021. L’effet de ciseau entre l’accès à la banque mobile des hommes et des femmes est également préoccupant, avec un doublement de l’écart entre 2014 et 2021, passant de 3% à 6%. Ce phénomène peut s’expliquer par les obstacles culturels et socio-économiques auxquels sont confrontées les femmes, tels que le moindre accès à l’éducation, à l’emploi formel et à internet. En effet, l’écart entre les hommes et les femmes dans l’accès à internet est passé de 21% en 2013 à 33% en 2019.

L’impact économique des disparités

Ces écarts de genre dans l’inclusion financière peuvent avoir des conséquences économiques importantes en Afrique subsaharienne. “Ces écarts contribuent à maintenir les contraintes financières qui brident le développement du secteur privé et limitent le potentiel de croissance dans la région”, relèvent les auteurs de l’article. 

Dans une étude publiée en 2019, Mckinsey estimait que l’Afrique pourrait gagner 316 milliards de dollars de PIB supplémentaires à l’horizon 2025 si chaque État parvenait à égaler les progrès réalisés par les meilleurs pays de la région en matière de parité homme-femme. Malheureusement, il faudrait peut-être plus de 140 ans pour que les pays les moins égalitaires dans leur parité hommes-femmes tels que la Mauritanie, le Niger ou le Mali rattrapent ceux qui réalisent les meilleurs résultats comme le Rwanda et l’Afrique du Sud, relève le cabinet.

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