Accueil / Articles Afrique

Afrique subsaharienne : entre instabilité et perspectives de croissance fragiles

Temps de lecture
Le continent africain © DR

La région est confrontée à des défis économiques complexes et persistants qui entravent sa croissance et mettent en péril les progrès dans la lutte contre la pauvreté. Les difficultés économiques propres à chaque pays, l’inflation galopante, les conditions financières mondiales défavorables et les troubles sociaux ont contribué à une détérioration des perspectives de la région. Malgré les prévisions de légère reprise à moyen terme, il est crucial de prendre des mesures pour atténuer les risques et stimuler une croissance économique plus robuste et inclusive.

Des vents contraires ! Alors que les pays d’Afrique subsaharienne avaient commencé à se relever des chocs économiques antérieurs, de nouveaux obstacles se dressent sur leur chemin. L’inflation galopante, les conditions financières mondiales de plus en plus contraignantes et les troubles sociaux engendrent une situation complexe et préoccupante.

Dans ce contexte, les perspectives de croissance pour l’Afrique subsaharienne sont en recul, avec une prévision de 3,2% en 2023, avant une légère remontée à 3,9 % en 2024, selon la Banque mondiale (juin 2023). Cependant, les défis persistants ne permettent pas d’envisager une amélioration significative à court terme. L’Afrique du Sud devrait connaître une croissance minimale de 0,3% cette année, avec des pannes d’électricité qui continuent d’entraver l’activité économique et une inflation persistante. De son côté, le Nigeria lutte pour maintenir une croissance supérieure à celle de sa population, ce qui limite considérablement les progrès dans la lutte contre l’extrême pauvreté.

Lire aussi : Bola Tinubu, le «faiseur de roi» désormais président du Nigeria

Des perspectives difficiles impactant la réduction de pauvreté

La détérioration des perspectives de la région se propage au-delà de ses principales économies. La vie chère limite la consommation privée et les politiques restrictives freinent l’investissement dans de nombreux pays. De plus, la vulnérabilité nationale croissante, les conditions financières mondiales de plus en plus serrées et la faible croissance mondiale viennent s’ajouter aux défis. Ainsi, le revenu par habitant en Afrique subsaharienne ne devrait augmenter que de moins de 1 % par an en moyenne au cours des deux prochaines années. D’ailleurs, certains pays majeurs connaîtront une hausse moyenne inférieure à 0,5 %, voire une régression. Cette situation compromet sérieusement les efforts de réduction de la pauvreté, avec près de 40 % de la population de l’Afrique subsaharienne vivant dans des pays où le revenu par habitant sera inférieur à celui de 2019.

Lire aussi : BAD : les principales perspectives économiques en Afrique

Un impact négatif du contexte mondial

À court terme, de nombreux risques pourraient aggraver la situation dans la région. Tout d’abord, une baisse plus importante que prévu de l’activité économique mondiale, en particulier en Chine, pourrait avoir un impact significatif sur la région. Si la réouverture de l’économie chinoise ne parvient pas à générer une reprise durable, cela pourrait freiner davantage la croissance en Afrique subsaharienne. De plus, tout resserrement supplémentaire des conditions financières mondiales pourrait exacerber les problèmes financiers de la région, entraînant des dépréciations monétaires, des sorties de capitaux et des risques accrus de surendettement. Les conflits en cours et les effets néfastes du changement climatique pourraient, par ailleurs, freiner la croissance économique et prolonger les crises humanitaires.

Recommandé pour vous

La Chine renforce ses investissements en Afrique

Afrique, Économie - Le gouvernement chinois prévoit d’annuler des prêts échus pour 17 pays africains pour renforcer ses liens avec le continent.

Le Maroc est le 7e investisseur en Égypte

Afrique, Économie - Les pays arabes sont les premiers investisseurs en Égypte. Selon la Banque centrale égyptienne, ils ont investi, entre 2021 et 2022, plus de 6,3 milliards de dollars (MM$) d'investissements directs.