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Afrique : les flux d’investissements directs étrangers ont chuté en 2022

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Dans un contexte économique marqué par un niveau élevé d’inflation et une pénurie de financements, les flux d’investissements directs étrangers (IDE) vers Afrique n’ont atteint que 45 milliards de dollars en 2022, selon le rapport de la CNUCED. Un chiffre bien en deçà du record de 80 MM$ établi en 2021. L’agence onusienne souligne aussi la nécessité d’aider les pays en développement à attirer des investissements dans les énergies propres.

Les flux d’investissements directs étrangers (IDE) vers l’Afrique ont chuté à 45 milliards de dollars (MM$)  en 2022 par rapport au record de 80 MM$ atteint en 2021. C’est ce que révèle la Conférence des Nations unies sur le commerce et le développement (CNUCED), dans son rapport sur l’investissement dans le monde 2023 publié, mercredi 5 juillet.

Ces flux vers l’Afrique ont représenté 3,5% des investissements directs étrangers dans le monde, précise l’agence onusienne.

Le nombre d’annonces de projets nouveaux a augmenté de 39% pour atteindre 766. Six des 15 principaux mégaprojets d’investissement « greenfield » (d’une valeur supérieure à 10 MM$) annoncés en 2022 se trouvaient en Afrique.

Pour ce qui est du nombre de nouveaux projets annoncés, il a plus que doublé, passant à 161. La valeur des opérations de financement de projets internationaux a augmenté de deux tiers, pour atteindre 24 MM$. Les flux vers le Maroc ont légèrement diminué, de 6%, pour atteindre 2,1 MM$.

Lire aussi : Investissements : pour réussir, une gouvernance territoriale et unifiée

Quatre groupements économiques régionaux en croissance

Au cours des cinq dernières années, les flux d’IDE ont augmenté dans quatre des groupements économiques régionaux du continent.

Les IDE dans le Marché commun de l’Afrique orientale et australe ont augmenté de 14% pour atteindre 22 MM$. Les flux ont également augmenté dans la Communauté de développement de l’Afrique australe (quadruplement, à 10 MM$), l’Union économique et monétaire ouest-africaine (doublement, à 5,2 MM$) et la Communauté de l’Afrique de l’Est (augmentation de 9%, à 3,8 MM$).

Les investissements intrarégionaux sont restés relativement faibles, malgré une augmentation au cours des cinq dernières années. En 2022, les annonces de nouveaux projets intrarégionaux représentaient 15% de tous les projets en Afrique (2% en termes de valeur), contre 13% (2% en valeur) en 2017.

Cependant, en valeur, les trois quarts des projets annoncés dans lesquels investissent uniquement des entreprises multinationales africaines concernaient le continent.

En 2022, la plus forte augmentation des annonces de projets entièrement nouveaux concerne l’approvisionnement en énergie et en gaz (à 120 MM$ contre 24 MM$ en 2021). La valeur des projets dans la construction et les industries extractives a également augmenté, pour atteindre respectivement 24 MM$ et 21 MM$. Le secteur de l’information et de la communication a enregistré le plus grand nombre de projets.

Quant aux opérations internationales de financement de projets ciblant l’Afrique, elles ont enregistré une baisse de 47% en valeur (74 MM$, contre 140 MM$ en 2021), mais une augmentation de 15% du nombre de projets, qui s’élève à 157.

Le rapport note que les investisseurs européens restent, de loin, les plus grands détenteurs de stocks d’IDE en Afrique, menés par le Royaume-Uni (60 MM$), la France (54 MM$) et les Pays-Bas (54 MM$).

Lire aussi : FM6 pour l’investissement : zoom sur les nouveaux mécanismes dévoilés par Benchaâboun

Aider les pays en développement à attirer des investissements

La CNUCED a appelé, dans son rapport, à soutenir d’urgence les pays en développement afin de leur permettre d’attirer beaucoup plus d’investissements pour leur transition vers les énergies propres.

L’organisation onusienne relève qu’une grande partie de la croissance des investissements internationaux dans les énergies renouvelables, qui ont presque triplé depuis l’adoption de l’Accord de Paris sur le climat en 2015, s’est concentrée dans les pays développés.

Les pays en développement ont besoin d’environ 1.700 MM$ par an d’investissements dans les énergies renouvelables. Cependant, selon le rapport, ils n’ont attiré que 544 MM$ d’IDE dans les énergies propres en 2022. Les besoins totaux de financement au titre de la transition énergétique dans les pays en développement sont beaucoup plus importants et comprennent des investissements dans les réseaux électriques, les lignes de transmission, le stockage et l’efficacité énergétique.

Pour sa part, la secrétaire générale de la CNUCED, Rebeca Grynspan,  a déclaré que «une augmentation significative des investissements dans les systèmes énergétiques durables dans les pays en développement est cruciale pour que le monde atteigne les objectifs climatiques d’ici 2030».

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Pacte pour l’investissement dans les énergies durables

Le document propose un pacte définissant des actions prioritaires allant des mécanismes de financement aux politiques d’investissement. Le but est de permettre aux pays en développement d’attirer des investissements pour mettre en place des systèmes énergétiques durables.

S’agissant du financement, le rapport préconise de réduire les risques liés aux investissements dans la transition énergétique dans les pays en développement, au moyen de prêts, de garanties, d’instruments d’assurance et de prises de participation du secteur public (par le biais de partenariats public-privé et de financements mixtes), et des banques multilatérales de développement.

De plus, les partenariats entre les investisseurs internationaux, le secteur public et les institutions financières multilatérales peuvent réduire considérablement le coût du capital pour les investissements dans les énergies propres dans les pays en développement.

Par ailleurs, la CNUCED souligne la nécessité d’un allègement de la dette afin d’offrir aux pays en développement une marge de manœuvre budgétaire leur permettant de réaliser les investissements nécessaires à la transition vers les énergies propres et de les aider à attirer les investissements privés internationaux en abaissant la notation du risque.

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