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Afrique francophone subsaharienne : les patrons d’entreprises face à une nouvelle équation

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Croissance économique, confiance, nouveaux enjeux, menaces… Les dirigeants du monde entier témoignent dans la 26ᵉ édition du PwC Global CEO Survey. Ils livrent leurs points de vue sur la conjoncture internationale avec ses points de force et ses facteurs de risques et s’expriment sur l’évolution de leur secteur d’activité et le développement de leur entreprise. Quelle vision les dirigeants d’entreprises d’Afrique francophone subsaharienne ont-ils d’aujourd’hui et pour l’avenir ? Détails

Dans cette 26ᵉ édition du Global CEO Survey, les dirigeants d’entreprises d’Afrique francophone subsaharienne, parmi la centaine de pays à travers le monde questionnée, le cabinet PwC fait état d’une nouvelle équation qui se dessine.

L’enquête, menée auprès de 4.410 dirigeants d’entreprises de plus de 105 pays et présentée lors du lors de l’ouverture du Forum économique de Davos qui s’est tenu en janvier 2023 en Suisse, révèle un changement radical par rapport aux perspectives optimistes de l’année dernière.

Une nouvelle équation se dessine pour les dirigeants. Elle est caractérisée par la nécessité de tacler les challenges d’aujourd’hui tout en préparant les défis de demain dans un contexte complexe et chaotique marqué par la volatilité macroéconomique et les conflits géopolitiques.

– Nadine Tinen, CEO de PwC Afrique Francophone Subsaharienne

Et pour cause, ces dernières années, les entreprises ont été confrontées à des défis aussi critiques que variés – la crise sanitaire qui a accéléré le basculement vers le numérique, mais aussi à l’inflation, aux enjeux d’approvisionnement et aux tensions sur les ressources humaines et matérielles.

Elles se sont toutefois prouvées la capacité d’y faire face : d’être résilientes, si elles s’engagent dans un processus de transformation durable. «Aujourd’hui, la plupart des dirigeantes et dirigeants sont convaincus qu’il leur est possible de la mener à bien au sein de leur organisation, et c’est une chance. (…) La condition du retour de la confiance, essentielle à la sortie de notre crise, repose sur une transformation durable», peut-on lire dans l’éditorial de Nadine Tinen, CEO de PwC Afrique Francophone Subsaharienne.

3/4 des dirigeants pessimistes sur les perspectives de croissance de l’économie mondiale

Pour 63% des dirigeants d’entreprise en Afrique francophone subsaharienne pensent que l’économie mondiale connaîtra un ralentissement à court terme (au cours des 12 prochains mois). Une perception allant plus ou moins avec la tendance globale observée lors de l’enquête où 73% des dirigeants d’entreprises interrogés à l’échelle globale entrevoient un ralentissement de l’économie mondiale.

Pour PwC, «l’optimisme démesuré de l’année dernière a peut-être été remplacé par un pessimisme excessif. Après tout, les dirigeants d’entreprise sont aussi des personnes, et tout aussi sensibles que nous aux biais cognitifs».

Ils se montrent toutefois plus optimistes concernant l’économie régionale : seulement 56% envisagent un ralentissement de l’économie lorsque la question porte de façon spécifique sur la partie de l’Afrique au sud du Sahara.

La guerre en Ukraine et l’inquiétude croissante concernant les points chauds dans d’autres parties du monde soulignent l’importance d’intégrer un plus large éventail de perturbations dans la planification des scénarios et les modèles d’exploitation des entreprises, y compris leurs ramifications en cascade sur l’ensemble de la chaîne d’approvisionnement.

Mais, des facteurs d’inquiétude subsistent pour les 12 prochains mois. PwC note que pour 54% des patrons l’inflation reste le facteur le plus évoqué, suivi de la volatilité macroéconomique pour 44% d’entre eux et des conflits géopolitiques (39%).

Les risques cyber, les risques sanitaires, les changements climatiques et les inégalités sociales qui ne font pas partie de leurs principales préoccupations – avec respectivement des pourcentages de 17%, 12%, 15% et 15% – rejoignent toutefois au premier niveau d’exposition les facteurs principaux, au cours des cinq prochaines années.

Se transformer ou périr

40% des dirigeants d’entreprises à l’échelle globale pensent que leur organisation ne sera plus économiquement viable sur un horizon de 10 ans, si elle continue à opérer sur le modèle actuel. Ils sont 66% en Afrique francophone subsaharienne.

Ce point saillant de l’enquête souligne un double impératif auquel sont confrontés les patrons. La plupart de ces CEOs estiment qu’il est extrêmement important pour eux de réinventer leurs activités pour faire face aux challenges de demain.

Selon eux, les freins potentiels à la profitabilité de leur activité sont, pour la majorité, le changement de régulation (68%), le changement des préférences des consommateurs (61%) et la disruption technologique (61%).

En réponse aux défis économiques à court terme, les dirigeants d’entreprises déclarent prendre des mesures pour stimuler la croissance des revenus et réduire les coûts, sans retarder les initiatives stratégiques de fusions et acquisitions.

En matière de réduction des risques liés à la conjoncture globale, ils sont 59% à privilégier la réduction des coûts, 51% à opter pour la diversification de l’offre de produits et services et 49% à rechercher des fournisseurs alternatifs. Une grande majorité – 88% – indiquent qu’ils ne prévoient pas de réduire la rémunération du personnel afin de retenir les talents et d’atténuer les taux d’attrition de la main-d’œuvre ou encore de geler les recrutements(59%).

Du 26ᵉ PwC Global CEO Survey, se dégage également que le risque climatique, bien que ne faisant pas partie des préoccupations à court terme des dirigeants d’entreprises, aura potentiellement d’impact sur leurs structures de coûts et leurs chaînes d’approvisionnement que sur la sécurité de leurs actifs physiques.

En ce qui concerne l’impact des changements climatiques à long terme, une majorité de PDG ont déjà mis en œuvre – ou sont en train de mettre en œuvre – des initiatives visant à réduire les émissions de leurs entreprises (46 %), en plus d’innover de nouveaux des produits et processus respectueux du climat (58%), ou l’élaboration d’une stratégie d’entreprise axée sur les données pour réduire les émissions et atténuer les risques climatiques (42%).

Confiance et transformation, clefs de la création de valeur à long terme

Pour les dirigeants d’entreprises en Afrique francophone subsaharienne, il est nécessaire de «collaborer avec un large éventail de parties prenantes pour instaurer la confiance et obtenir des résultats durables s’ils veulent générer une valeur sociétale à long terme». L’enquête a révélé que lorsque des organisations s’associent à des entités non commerciales, c’est pour aborder les questions d’éducation (75%), la diversité, l’équité et l’inclusion (56 %) et le développement durable(47%), les infrastructures de développement (36%) .

L’ampleur des défis mondiaux d’aujourd’hui oblige les dirigeants d’entreprises à étendre leur utilisation des écosystèmes collaboratifs, de la création de valeur commerciale à la génération de valeur sociétale, en accédant aux capacités des autres participants, en gérant les risques collectivement et en réalisant des progrès plus importants que n’importe quelle organisation ne puisse faire toute seule.

PwC identifie le renforcement des capacités du capital humain dans les domaines critiques, l’automatisation des processus et le déploiement des solutions de Cloud ou d’intelligence artificielle, l’adoption de nouvelles sources d’énergie ou encore des processus de décarbonatation du business model, comme principaux domaines d’investissement proposés par les dirigeants d’entreprises afin que leurs organisations restent viables à court et à longs termes.

Nombre d’entre eux, relève le cabinet, se demandent «si les conditions préalables essentielles à l’autonomisation organisationnelle et à l’entrepreneuriat – telles que l’alignement sur les valeurs de l’entreprise et l’encouragement des dirigeants au débat – sont présentes dans leurs entreprises» pour faire face aux risques de plus en plus complexes auxquels les organisations sont confrontées.

Tiraillés entre les exigences à court terme et de la transformation à long terme, les CEOs affirment qu’ils sont principalement préoccupés par la performance opérationnelle actuelle (26%), plutôt que par l’évolution de l’entreprise et de sa stratégie pour répondre aux demandes futures (18%). S’ils pouvaient repenser l’utilisation de leur temps, les CEOs disent vouloir consacrer un peu plus de temps à ces derniers (22%).

Dans de nombreuses organisations, les conditions ne sont en effet pas réunies pour que les managers et les employés puissent évoluer seuls vers de nouvelles opportunités majeures ou pour détecter et répondre indépendamment aux menaces perturbatrices. PwC est d’avis que les dirigeants d’entreprises doivent redoubler d’efforts pour définir une vision commune, donner aux collaborateurs les moyens de prendre des décisions et être des champions visibles du changement.

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