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Afrique du Sud : le remaniement ministériel risqué de Ramaphosa

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Le président sud-africain, Cyril Ramaphosa, a présenté ce lundi les résultats de son remaniement ministériel. Une démarche qui vise principalement à lui permettre de briguer un second mandat en 2024. Il a ainsi nommé un nouveau vice-président et plusieurs autres ministres. «J’ai décidé de nommer Paul Mashatile comme vice-président de la République», a-t-il annoncé tard le 6 mars dans une déclaration télévisée. Il a ainsi remplacé David Mabuza (vice-président), qui a démissionné le mois dernier. Mashatile, 61 ans, est également vice-président du parti au pouvoir, le Congrès national africain (ANC).

 

Un nouveau département

Cyril Ramaphosa a aussi créé deux nouveaux ministères, celui de l’électricité et celui de la Planification, de la Surveillance et de l’Évaluation. Selon lui, ces nouveaux départements mettront l’accent sur la performance du gouvernement. De ce fait, il a désigné Kgosientsho Ramokgopa ministre de l’électricité, et l’a chargé de résoudre la crise énergétique actuelle qui affecte l’économie la plus industrialisée du continent.

«La tâche principale du nouveau ministre sera de réduire de manière significative la gravité et la fréquence des coupures de courant en toute urgence», a souligné le dirigeant sud-africain. Il a indiqué que la principale mission du ministre de l’électricité sera de faciliter la coordination entre de nombreux départements et entités impliqués dans la réponse à la crise. Sur ce volet, il a précisé que Kgosientsho Ramokgopa devra travailler avec la direction d’Eskom pour améliorer la performance des centrales existantes et renforcer leur production.

Notons que l’Afrique du Sud est actuellement confrontée à sa pire crise énergétique depuis des décennies. Ses coupures de courant durent des fois jusqu’à six heures par jour. L’entreprise publique Eskom, qui génère plus de 90% de l’électricité du pays, peine à répondre à la demande croissante de la population et met en œuvre différentes phases de délestages depuis des semaines. La plupart des centrales de l’entreprise vieillissante fonctionnent au charbon et ont besoin d’être entretenues.

 

Les autres nominations ministérielles

Par ailleurs, le président sud-africain a nommé d’autres nouveaux ministres, notamment Khumbudzo Ntshavheni, ministre de la Présidence. Il s’agit aussi de Nkosazana Dlamini-Zuma, nouveau ministre de la Présidence chargée des Femmes, de la Jeunesse et des Personnes handicapées. Et Maropene Ramokgopa est désormais chef du département de la Présidence chargée de la Planification, de la Surveillance et de l’Évaluation.

Mondli Gungubele est pour sa part devenu le nouveau ministre de la Communication et des Technologies numériques, tandis que Thembi Nkadimeng est à la tête du ministère de la Coopération gouvernementale et des Affaires traditionnelles. Le reste du nouveau gouvernement Cyril Ramaphosa comprend : Noxolo Kiviet, ministre de la Fonction publique et de l’Administration et l’ancien premier ministre du KwaZulu-Natal, Sihle Zikalala, ministre des Travaux publics et de l’Infrastructure.

 

Impact économique de ce remaniement

Suite aux nouvelles nominations du président sud-africain, le rand s’est affaibli tôt ce mardi. À 7h05 (GMT), le rand s’échangeait à 18,2800 contre le dollar, soit une baisse de 0,11% par rapport à sa clôture précédente. Pour ETM Analytics, indicateurs d’analyse des marchés financiers, les marchés ne vont certainement pas réagir positivement à ce remaniement. La même source affirme dans une note que «cela n’offre aucune stratégie nouvelle pour faire face à l’une des crises auxquelles l’Afrique du Sud est confrontée actuellement».

Puis, plus tard dans la journée, l’attention se portera sur les chiffres du produit intérieur brut (PIB) du quatrième trimestre. Et selon les analystes de Reuters, il faut s’attendre à une contraction trimestrielle de 0,4% et à une expansion annuelle de 2,2%, en baisse par rapport aux chiffres du trimestre précédent.

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