Afrique du Sud : des milliers de mineurs coincés sous terre
Dans la province du nord-ouest de l’Afrique du Sud, plus précisément à Stilfontein, une crise humanitaire se joue sous terre. Plus de 4.000 mineurs clandestins sont coincés dans une mine désaffectée, encerclés par les forces de l’ordre dans le cadre de l’opération Vala Umgodi («Boucher les trous»). Cette initiative du gouvernement vise à éradiquer l’exploitation illégale des quelque 6.000 mines abandonnées du pays. Depuis le 18 octobre, les autorités ont intensifié leurs efforts, coupant vivres et chaînes d’approvisionnement pour forcer les mineurs à refaire surface.
Malgré la pression, de nombreux mineurs refusent de remonter, craignant d’être immédiatement arrêtés. Selon les volontaires autorisés à leur fournir un minimum de nourriture et d’eau, ces hommes, pour la plupart des migrants clandestins du Lesotho ou du Mozambique, sont à bout de forces. Ils réclament que les plus faibles soient secourus et que les corps des défunts soient remontés avant d’envisager de se rendre.
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Les autorités, quant à elles, restent intransigeantes. Khumbudzo Ntshavheni, ministre déléguée à la présidence, a rejeté toute idée de secours, déclarant que «les criminels ne doivent pas recevoir d’aide». Ces propos ont été jugés «inhumains et irresponsables» par les syndicats de mineurs, qui appellent à une régularisation de l’exploitation artisanale pour éviter de telles tragédies.
Le refus des mineurs de remonter reflète non seulement leur désespoir face à une arrestation quasi certaine, mais aussi une dénonciation implicite de leur marginalisation économique et sociale. Entre tensions politiques et humanitaires, cette impasse souligne l’urgence de repenser la gestion des ressources minières en Afrique du Sud, où les inégalités continuent de creuser de profonds fossés.