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Affligeant
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Pour les « révolutionnaires » au pouvoir à Dakar, les législatives de ce dimanche 17 novembre constituent la première jauge de la foi des Sénégalais en leurs promesses de rupture et d’amélioration de leur quotidien faites lors de la campagne présidentielle en avril dernier. Sept mois aux affaires, c’est trop tôt pour porter un jugement sur l’action d’un gouvernement, mais il n’empêche que le peuple qui avait « dégagé » les amis de Macky Sall et balayé les partis « historiques » lors de ce scrutin, n’a encore rien vu de concret. L’impatience grandit, car pour beaucoup de ménages, la vie est toujours aussi chère, et ils ne perçoivent pas encore le début des changements promis par le Pastef, le parti du duo à la tête de l’Exécutif.
Pour des milliers de jeunes, avec ou sans diplôme, rien ne se dégage à l’horizon. C’est toujours la galère du chômage. Les plus désespérés tentent de partir coûte que coûte quitte à risquer leur vie en empruntant la mer dans les embarcations de fortune en direction des îles Canaries. Les passeurs sont souvent des pêcheurs reconvertis faute de poisson.
Face à ce désespoir de la jeunesse, la campagne électorale n’a pas été à la hauteur C’est le moins que l’on puisse dire. Aucun parti n’a insisté sur les problèmes des Sénégalais, ni sur des réponses qu’il entend y apporter. Tout s’est focalisé sur les personnes. La coalition hétéroclite menée par l’ancien chef de l’État Macky Sall, qui rêve d’un « match retour de la présidentielle », croit à tort qu’il suffit de brandir la photo du « raïs » pour convaincre l’électeur. De l’autre côté, les candidats Pastef où l’on compte de nombreux transfuges du parti de l’ancien président, parlent du plan de transformation Sénégal 2050, qu’ils sont les seuls à comprendre. Ce décalage est vraiment affligeant.