Accueil / Articles Afrique

AES – Cedeao : la rupture actée

Temps de lecture
Image d'illustration.

Le fossé se creuse entre l’Alliance des États du Sahel (AES) et la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao). Dimanche soir, les dirigeants du Mali, du Niger et du Burkina Faso ont catégoriquement rejeté le délai de rétractation de six mois accordés par la Cedeao, une mesure visant à leur permettre de revenir sur leur décision de quitter l’organisation régionale.

Cette annonce intervient après le sommet de la Cedeao tenu à Abuja, au Nigeria, où les chefs d’État ouest-africains ont chargé les présidents sénégalais Bassirou Diomaye Faye et togolais Faure Gnassingbé de mener des négociations pour une éventuelle réintégration des trois pays. Le président de la Commission de la Cedeao, Omar Alieu Touray, a décrit cette période de transition, qui s’étendra jusqu’au 29 juillet 2025, comme une opportunité de maintenir le dialogue ouvert.

Lire aussi : Retrait des pays de l’AES de la Cedeao : six mois pour un éventuel retour

Cependant, les dirigeants de l’AES, dont la déclaration a été signée par le président malien Assimi Goïta, ont qualifié cette initiative de tentative de « déstabilisation » orchestrée par des puissances étrangères. Ils ont également mis en lumière une recrudescence des activités terroristes dans le Bassin du Lac Tchad et les zones frontalières, accusant la Cedeao de négliger ces menaces sécuritaires.

En réponse, l’AES a placé ses forces armées en état d’alerte maximale et décidé de coordonner leurs opérations militaires à l’échelle confédérale. Les dirigeants insistent sur l’irréversibilité de leur retrait, estimant que la Cedeao ne reflète plus leurs priorités politiques et sécuritaires.

Cette rupture marque un tournant dans la géopolitique ouest-africaine, accentuant les divisions au sein de la région. Les mois à venir détermineront si la fracture entre l’AES et la Cedeao peut être surmontée.

Recommandé pour vous

Tunisie : poursuite de la colère populaire

Afrique, Politique - La capitale tunisienne a été ce weekend le théâtre de manifestations massives dénonçant la décision du président, Kaïs Saïed, de mettre en place une nouvelle Constitution, qu’il compte soumettre à un référendum le 25 juillet 2022.

Mali : la France capture un haut cadre du groupe de Daech

Afrique, Politique - Un important leader de Daech a été capturé, dimanche 12 juin au Mali, en zone frontalière par des soldats français.

Togo : l’état d’urgence sécuritaire a été déclaré dans le nord du pays

Afrique, Politique - Le gouvernement togolais a annoncé l’instauration de l’«état d’urgence sécuritaire» dans sa région frontalière du Nord. Cette décision intervient à la suite de l’assassinat de huit soldats par Jama'at Nasr al-Islam wal Muslimin.

RDC-Rwanda : escalade des tensions après la chute de Bunagana

Afrique, Politique - Les autorités de la République démocratique du Congo ont accusé l’armée rwandaise d’avoir envahi leur territoire en aidant les rebelles du M23 à prendre le contrôle de Bunagana.

Nigeria : le président promet des élections transparentes en 2023

Afrique, Politique - Le président du Nigeria, Muhammadu Buhari, a promis que l’élection présidentielle de l’année prochaine serait «libre», «sûre» et «transparente».

Nigeria : l’ex-gouverneur de Lagos candidat à la présidentielle

Afrique, Politique - Le parti au pouvoir au Nigeria, le Congrès des progressistes (APC), a choisi l’ancien gouverneur de l’État de Lagos, Bola Tinubu, comme candidat à la présidence lors des élections prévues en février 2023.