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Crise sanitaire : la reprise sera disparate dans les économies africaines

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Les États africains ont réagi différemment face à la pandémie. Si certains comme le Maroc et la Tunisie ont décidé de confiner les populations, un grand nombre de pays n’a pas opté pour cette solution. Dans une récente note, Attijari Global Research livre une analyse des impacts sur les plans sanitaire et économique au Maroc et dans cinq des principaux marchés de présence du groupe Attijariwafa bank (Égypte, Tunisie, Sénégal, Côte d’Ivoire et Cameroun).

Alors que plusieurs pays européens sont confrontés à une deuxième vague de contamination au coronavirus, les pays africains sont relativement épargnés depuis le début de la pandémie. Néanmoins, les conséquences économiques de la crise varient selon les pays en fonction des réponses des gouvernements pour enrayer la pandémie. Dans un récent webinaire de son cycle Digital CIB Meetings sous le thème : «Les économies africaines face au Covid-19 : états des lieux et perspectives de six pays dans trois régions d’Afrique», Attijari Global Research (AGR) livre une analyse des impacts au Maroc et dans cinq des principaux marchés de présence du groupe Attijariwafa bank (Égypte, Tunisie, Sénégal, Côte d’Ivoire et Cameroun).



 



Des réponses hétérogènes et adaptées pour chaque pays



Les États africains ont réagi différemment face à la pandémie. Si certains comme le Maroc et la Tunisie ont décidé de confiner les populations, un grand nombre de pays n’a pas opté pour cette solution. D’abord parce que les contaminations étaient relativement limitées. Ensuite, beaucoup de pays n’ont simplement pas les moyens de fermer l’économie pendant plusieurs semaines. Le secteur informel occupe une place très importante dans de nombreux pays et la sécurité sociale n’y est pas aussi développée pour atténuer la baisse ou la disparition des revenus liées au confinement.



Le Maroc a pu déployer un ensemble de mesures sous forme de soutien au pouvoir d’achat des ménages (indemnité forfaitaire pour les salariés affiliés à la CNSS et ayant perdu leur job, reports des échéances de crédit, aides aux ménages Ramed et non-Ramed…) et de soutien aux entreprises (report des échéances de crédits et fiscales, crédits garantis par l’État…).



L’Égypte a été plus attentive aux besoins économiques de la population, en apportant de la flexibilité dans son approche de confinement, relève AGR. Cette stratégie a favorisé la croissance avec un engagement de plan de relance limité à 1,6% du PIB.



En déployant un budget de 6,5% du PIB, les autorités sénégalaises érigent la croissance économique comme priorité absolue même au coût d’une hausse rapide de l’endettement.



La Côte d’Ivoire a été plus équilibrée dans ses choix avec un plan de relance équivalent à 6,5% du PIB.



Engagé dans une consolidation des finances publiques, le budget du plan de relance au Cameroun a été limité à 0,8% du PIB. Cette économie est très affectée par la baisse des prix du pétrole.



En Tunisie, 3% du PIB ont été mobilisés pour relancer l’économie. Le pays avait opté pour des restrictions modérées qui ont permis de maintenir une activité économique minimale au début de la crise sanitaire.



 



Le coût important du confinement



Le choc économique serait plus lourd pour les pays qui ont choisi un confinement strict. Le Maroc et la Tunisie enregistreraient une récession équivalente à deux années de croissance, estime AGR. Le PIB ne retrouverait son niveau de 2019 qu’à partir de 2022, prévoient les analystes. Par ailleurs, le rebond dans ces deux pays est aussi lié à la reprise en Europe, surtout dans les pays du sud européen avec qui ils ont des liens économiques très forts. La crise devrait laisser des traces profondes en France, en Italie ou encore en Espagne.



L’impact sera ressenti sur les échanges commerciaux, mais aussi sur les échanges de services (Tourisme). Sur ce dernier volet, les pays d’Afrique du Nord dans lesquels le tourisme joue un rôle économique important ont tout intérêt à développer une offre interne permanente pour réduire l’exposition aux facteurs exogènes.



Au-delà du flux de touristes, la conjoncture en Europe affectera aussi les transferts des Africains de la diaspora. Pour l’instant, la situation est loin d’être alarmante puisque les envois des Marocains résidant à l’étranger (MRE) n’affichent qu’une légère baisse au troisième trimestre. En revanche, ceux des Tunisiens et des Égyptiens de la diaspora s’inscrivent en hausse de respectivement 8,8% et 12%. «Cette résilience pourrait s’expliquer par la prédominance des aides de première nécessité aux dépens des transferts d’épargne», note AGR.



 



Compte tenu des stratégies déployées face à la pandémie, la reprise sera disparate. L’Égypte, le Sénégal, ou le Cameroun comptent sur de nouvelles capacités de production de ressources naturelles pour engager des investissements de pré-production et assurer un rebond de croissance. La reprise au Maroc, en Tunisie et en Côte d’Ivoire est tributaire du rétablissement de leurs partenaires commerciaux et de l’impact des aléas climatiques sur la composante agricole.



 



Voir le replay du webinaire d’AGR :




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