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8 mars : favoriser l’inclusion des femmes africaines

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Chaque annĂ©e, le 8 mars, le monde cĂ©lèbre la JournĂ©e internationale des droits des femmes, un Ă©vĂ©nement dĂ©diĂ© Ă  l’honneur de le gent fĂ©minine et Ă  ses droits, Ă  la sensibilisation aux disparitĂ©s de genre et Ă  la promotion d’un soutien accru envers les femmes. En 2024, la campagne adopte le thème percutant de « Inspirer l’inclusion ». Ce thème a une rĂ©sonance particulière sur le continent africain. DĂ©tails.

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Dans sept pays africains, le 8 mars est plus qu’une simple date. C’est un jour fĂ©riĂ© dĂ©diĂ© Ă  commĂ©morer l’immense contribution des femmes et des filles en tant que combattantes pour l’indĂ©pendance. L’Angola, le Burkina Faso, la GuinĂ©e-Bissau, la Sierra Leone, l’Ouganda, l’ErythrĂ©e et la Zambie ont inscrit cette journĂ©e Ă  leur calendrier de jours fĂ©riĂ©s et payĂ©s. Ă€ Madagascar, le 8 mars est spĂ©cifiquement rĂ©servĂ© comme un jour fĂ©riĂ© pour le repos des femmes.

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L’appel de Guterres

Le secrĂ©taire gĂ©nĂ©ral des Nations Unies, Antonio Guterres, a pris la parole Ă  la veille de cette JournĂ©e internationale des droits des femmes 2024, exprimant la nĂ©cessitĂ© cruciale d’investissements publics et privĂ©s. Dans son communiquĂ©, Guterres a dĂ©clarĂ© : «Nous avons besoin d’investissements massifs pour mettre fin Ă  la violence envers les femmes, garantir des emplois dignes, et favoriser l’inclusion et le leadership fĂ©minin dans divers secteurs tels que les technologies numĂ©riques, la consolidation de la paix, l’action climatique, et l’Ă©conomie globale.»

Guterres a soulignĂ© l’urgence de soutenir les organisations de dĂ©fense des droits des femmes qui remettent en question les stĂ©rĂ©otypes, luttent pour faire entendre les voix des femmes et des filles, et s’opposent aux traditions et aux normes culturelles. Il met en lumière le fait alarmant que ces organisations ne reçoivent actuellement que 0,1% des dĂ©penses consacrĂ©es au dĂ©veloppement international et appelle Ă  un changement significatif.

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Le numĂ©ro 1 de l’ONU a identifiĂ© trois conditions cruciales pour garantir un investissement significatif en faveur des femmes et des filles. Premièrement, il insiste sur la nĂ©cessitĂ© d’accroĂ®tre les financements Ă  long terme pour le dĂ©veloppement durable et l’action climatique. Deuxièmement, il appelle Ă  s’attaquer Ă  la crise de la dette Ă©touffant de nombreuses Ă©conomies en dĂ©veloppement. Enfin, il souligne l’importance d’une action gouvernementale proactive contre la discrimination, avec des investissements dans des programmes de soutien aux femmes et aux filles. Il exhorte Ă©galement Ă  augmenter le nombre de femmes occupant des postes de direction, soulignant que « les femmes au pouvoir peuvent contribuer Ă  stimuler les investissements dans des mesures et des programmes rĂ©pondant aux besoins des femmes et des filles.»

En finir avec l’exclusion

MalgrĂ© les avancĂ©es notables dans l’intĂ©gration croissante des femmes dans la vie Ă©conomique, politique et sociale de l’Afrique au cours des dernières annĂ©es, des disparitĂ©s significatives persistent. Cette situation se rĂ©percute particulièrement sur l’Ă©conomie, comme l’indique une rĂ©cente Ă©tude du McKinsey Global Institute. Selon cette recherche, « les femmes ne contribuent qu’Ă  hauteur de 3 % du Produit intĂ©rieur brut (PIB) du continent, malgrĂ© leur prĂ©pondĂ©rance dĂ©mographique ». Il est cependant indĂ©niable que la contribution des femmes est essentielle pour stimuler l’Ă©conomie africaine. Un exemple Ă©loquent se trouve dans le secteur agricole, oĂą les femmes reprĂ©sentent la majoritĂ© de la main-d’Ĺ“uvre, contribuant ainsi Ă  plus de 25% du PIB du continent.

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Plus encore, la promotion de l’Ă©galitĂ© des genres pourrait engendrer une augmentation significative du PIB africain. Selon le Partenariat mondial pour l’Ă©ducation, une avancĂ©e vers l’Ă©galitĂ© des sexes pourrait entraĂ®ner une hausse de 10% du PIB, Ă©quivalant Ă  316 milliards de dollars amĂ©ricains d’ici Ă  2025. Ces chiffres soulignent la nĂ©cessitĂ© impĂ©rieuse de redoubler d’efforts et de progresser considĂ©rablement afin d’atteindre une authentique Ă©galitĂ© des sexes en Afrique.

Évolution des droits des femmes en Afrique

Sur le plan international, les droits des femmes ont connu une Ă©volution significative grâce aux instruments juridiques mis en place. Les pays africains, malgrĂ© les dĂ©fis auxquels font face les fĂ©ministes, ont Ă©galement adhĂ©rĂ© Ă  ces instruments. Parmi eux, la Convention sur l’Ă©limination de toutes les formes de discrimination Ă  l’Ă©gard des femmes (CEDEF), adoptĂ©e par les Nations Unies en 1979 et ratifiĂ©e par la plupart des pays africains. De manière cruciale, les pays africains ont franchi une Ă©tape majeure en adoptant la Charte africaine des droits de l’homme et des peuples relative aux droits des femmes en Afrique, communĂ©ment appelĂ©e le Protocole de Maputo, avec 45 des 54 États de l’Union africaine l’ayant adoptĂ©.

Toutefois, les mouvements féministes reconnaissent que des défis subsistent. Les défis culturels et religieux demeurent des obstacles importants dans la lutte pour les droits des femmes, selon ces activistes. La lenteur observée dans le respect effectif des droits des femmes en Afrique est souvent attribuée aux normes sociales et religieuses.

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Le 8 mars offre un moment crucial pour rĂ©flĂ©chir aux progrès accomplis et aux dĂ©fis persistants dans la lutte pour l’Ă©galitĂ© des sexes. Avec des investissements massifs, un engagement gouvernemental fort, et la promotion de femmes dans des postes de direction, le monde peut progresser vers un avenir oĂą l’inclusion et l’Ă©galitĂ© des sexes ne sont pas seulement cĂ©lĂ©brĂ©es un jour par an, mais intĂ©grĂ©es dans tous les aspects de la vie.