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30 ans d’incurie en Afrique du Sud

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Des banderoles du parti ANC lors d'élections générales en Afrique du Sud © DR

Pour l’ANC, le parti au pouvoir en Afrique depuis la chute de l’apartheid en 1993, les élections de mai prochain feront office de véritable crash-test. Pour la première fois en effet, le parti de Mandela pourrait perdre la majorité parlementaire et donc, la direction du pays.

S’il est chassé du pouvoir, l’ANC, miné par la corruption, des clans et des divisions ethniques, ne pourra s’en prendre qu’à lui-même. En 30 ans au pouvoir, ce parti dont on connaît l’hostilité, voire l’agressivité diplomatique envers le Maroc, n’a que très peu de choses à mettre à son actif. Le taux de pauvreté en Afrique du Sud (au seuil de 2,15 dollars par jour) s’élève à 20,5%. Les inégalités, déjà parmi les plus élevées au monde, explosent, alimentant une criminalité qui fait de ce pays, l’un des plus dangereux au monde.

Si l’accès aux services de base s’est amélioré, les systèmes d’éducation et de santé fonctionnent toujours à double standard : des secteurs privés de qualité, mais inabordables pour la majorité de la population côtoient des systèmes publics en lambeau. Dans les transports, la désintégration du système ferroviaire et la faillite de la compagnie aérienne nationale, South African Airlines (SAA) sont une autre illustration de l’incurie qui aura marqué les trois décennies du pouvoir de l’ANC.

Le pays souffre d’une grave crise énergétique sans précédent. Les coupures de courant peuvent aller jusqu’à 12 heures par jour ! La situation est telle que Pretoria a décrété l’état de catastrophe nationale l’année dernière.

Excédée, une partie importante des 60 millions de Sud-africains est désormais prête à renvoyer l’ANC dans l’opposition. Pour elle, la légitimité historique issue de la lutte contre l’apartheid ne saurait être une rente, ni une prime à l’incompétence. Ce sentiment est encore plus répandu chez les jeunes noirs touchés de plein fouet par un chômage qui atteint 62% chez les 15-24 ans !  Au niveau national, ce taux est à 32,6%. Voilà le tableau de l’une des toutes premières économies du continent qui affiche un PIB de 406 milliards de dollars en 2022 derrière le Nigéria, 477 milliards de dollars.

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