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Tunisie : les partisans du président tunisien exigent la répression de l’opposition

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Des Tunisiens agitent le drapeau de leur pays en soutien au président Kaïs Saïed, à Tunis, le 8 mai 2022. © Fethi Belaid, AFP

Des centaines de Tunisiens ont manifesté dimanche pour soutenir le président Kaïs Saïed et pour appuyer sa révision de la Constitution, qui, selon ses opposants, consolidera son règne. Les partisans de Saïed, dont le rassemblement dans le centre de Tunis était moins important que les récentes manifestations de l’opposition, ont déclaré que les adversaires du président étaient corrompus et ont appelé à la répression des partis d’opposition.

«Notre message est clair : nous demandons à Saïed d’arrêter les corrompus… l’avenir n’est pas aux partis», a déclaré Ahmed Hammami, qui a organisé la manifestation de ce dimanche. Saïed, qui s’est emparé du pouvoir exécutif l’année dernière avant de déclarer qu’il gouvernerait par décret et de démettre le Parlement, est en train de former un comité chargé de rédiger une nouvelle constitution qu’il a l’intention de soumettre à un référendum cet été.

La consolidation du pouvoir du président s’est accélérée au cours des dernières semaines. Il a pris le contrôle du système judiciaire et de la commission électorale, auparavant indépendants, et a menacé de restreindre les groupes de la société civile.

La crise que connait actuellement la Tunisie a mis en danger les avancées démocratiques enregistrées depuis 2011, lorsque les Tunisiens ont renversé l’autocrate de longue date Zine al-Abidine Ben Ali, déclenchant une vague de révoltes contre les dictatures à travers le monde arabe. Selon Saïed, les actions qu’il a menées sont nécessaires pour sauver la Tunisie de plusieurs années de stagnation économique et de paralysie politique aux mains d’une élite corrompue.

Frustrés par des années de troubles, une grande majorité de Tunisiens a soutenu les mesures de Saïed l’été dernier, mais la crise économique croissante du pays risque d’affecter sa popularité. Le président a souligné que le dialogue concernant le système politique tunisien sera limité à ses partisans, rejetant les appels des principaux partis, du puissant syndicat et des donateurs étrangers en faveur de discussions plus larges. Pour le moment, il n’y a pas eu de répression majeure de l’opposition ou de la liberté d’expression, mais Saïed ne cesse de critiquer et de pointer du doigt les mauvaises décisions et gouvernances de ses opposants. Outre l’impasse politique, la Tunisie se débat dans une profonde crise socio-économique et est en pourparlers avec le Fonds monétaire international (FMI) pour obtenir un nouveau prêt.

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