Marché du travail : la succession des chocs creuse les inégalités
Malgré le retour de l’inflation, le marché du travail reste très dynamique dans les économies développées. Les États-Unis sont quasiment au plein emploi avec un taux de chômage (3,6% en avril) proche du niveau pré-pandémie, c’est-à-dire à un plus bas en 50 ans. Dans la zone euro, le taux de chômage s’est établi à 6,8% en mars. Il est au plus bas depuis que l’office européen des statistiques (Eurostat) a commencé à compiler cette série en avril 1998. Cette moyenne masque de fortes disparités entre les pays, les États d’Europe du Sud affichant des taux de chômage bien supérieurs à la moyenne. Ils sont contrebalancés par des situations de quasi plein emploi en Allemagne, en Pologne ou encore en République Tchèque.
Un impact plus marqué en Afrique
Dans le monde émergent, en particulier en Afrique, le scénario est bien différent, les filets de soutien n’étant pas les mêmes. Au Maroc, le taux de chômage s’est établi à 12,1% au 1er trimestre et devrait se stabiliser à ces niveaux sur l’ensemble de l’année, encore loin de son niveau pré-pandémie. Malgré les mesures de soutien à l’économie, la succession des chocs pourrait faire basculer des millions de personnes dans la pauvreté. Ce risque s’est renforcé avec la poussée de l’inflation depuis le début de l’année.
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En Afrique subsaharienne, le choc lié à la guerre en Ukraine vient élargir les séquelles engendrées par la crise du coronavirus, «surtout dans les secteurs impliquant des contacts nombreux, qui emploient des catégories comparativement plus vulnérables, dont des femmes et des travailleurs peu qualifiés», relève le FMI. Même avant la pandémie, les États de la région peinaient à créer des possibilités d’emploi pour la population active en pleine croissance. Au cours des deux dernières années, 39 millions de personnes supplémentaires ont basculé dans l’extrême pauvreté. «La hausse sensible des prix des denrées alimentaires imputable à la guerre en Ukraine risque d’accentuer encore considérablement la pauvreté et les inégalités dans toute la région», alertent les économistes.