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Dette africaine : les alertes se multiplient

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La riposte contre la crise du coronavirus et maintenant les efforts pour juguler la poussée de l’inflation sur le pouvoir d’achat vont exploser le taux d’endettement de nombreux États. Après la BAD et le FMI, c’est au tour de la Banque mondiale de tirer la sonnette d’alarme. Elle appelle à la mise en place de nouveaux dispositifs de restructuration et d’allègement pour éviter une vague de défauts souverains.

Les gouvernements africains ont emprunté en masse pour financer la riposte contre le covid-19 et les mesures de relance pour atténuer les effets économiques. Aujourd’hui, ils doivent engager des montants significatifs pour juguler la poussée de l’inflation et l’érosion du pouvoir d’achat des ménages. De quoi accentuer la pression sur les finances publiques dans un contexte de croissance toujours en dessous du niveau pré-pandémie et de remontée des taux d’intérêt. Avant le déclenchement de la guerre en Ukraine et les nouvelles dépenses qu’elle impose, 60% des États africains présentaient un risque élevé de surendettement. La Banque mondiale appelle à la mise en place de nouveaux dispositifs de restructuration et d’allègement pour éviter une vague de défauts souverains.



L’alerte de la Banque mondiale intervient après celle d’autres institutions, dont la Banque africaine de développement ou encore le FMI. Une vingtaine de pays de l’Afrique subsaharienne seraient dans une situation délicate. La fin de la politique monétaire accommodante aux États-Unis et en Europe et la perspective d’une remontée des taux d’intérêt affecteront la capacité de refinancement de plusieurs pays, estimait le FMI il y a quelques mois. La crise du coronavirus et les plans d’aides déployés un peu partout ont dégradé le taux d’endettement de nombreux pays, la moyenne du continent dépassant 65%, son plus haut niveau depuis vingt-ans, avait relevé les cabinets Control Risks et Oxford Economics dans le rapport «Africa Risk-Reward Index». Les pays d’Afrique de l’Est et australe suscitent le plus d’inquiétudes, la Zambie notamment ayant fait défaut sur sa dette à la fin 2020.



 



Des négociations compliquées



Au cours des dernières années, les États africains ont diversifié leur source de financement, notamment au profit de la Chine au point que le géant asiatique pèse de tout son poids dans les comptes de certains pays. Elle détiendrait 30% de la dette d’une vingtaine de pays jugés les plus fragiles. En l’espace de vingt ans, la Chine est devenue l’un des principaux banquiers de l’Afrique. L’appel de la Banque mondiale pourrait obtenir un écho favorable auprès des créanciers bilatéraux et multilatéraux, c’est-à-dire les États et les organismes internationaux ou encore les banques publiques de développement. Sauf que les créanciers privés détiennent aujourd’hui une part importante de la dette des États africains et sont moins enclins à négocier.


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