Accueil / Articles Afrique

La croissance et le marché du travail sous la pression d’une inflation trop forte

Temps de lecture

15,7% au Ghana et au Nigéria, 6,1% en moyenne dans l’Uemoa. L’inflation s’accélère dans les économies africaines avec des risques sur la croissance et le marché du travail. Ce dernier ne s’est pas encore remis de la crise du covid qu’il doit faire face à de nouvelles menaces. Au-delà de la reprise du marché du travail en général, l’insertion des jeunes reste un grand défi pour tous les gouvernements. Avant le déclenchement de la pandémie, le taux des jeunes Africains sans emploi, ne suivant ni études ni formation s’élevait à 21,5% et excède le taux de chômage global.

En théorie, une hausse de l’inflation reflétant une croissance robuste de la demande et de l’activité économique, devrait à priori stimuler les dépenses des ménages via la baisse des taux d’intérêt réels. Il n’en est rien aujourd’hui. Face à la poussée de l’inflation due à des chocs d’offres, les ministres des finances africains sont régulièrement interpellés sur la cherté du coût de la vie sur les plateaux télés et surtout sur les mesures pour protéger le pouvoir d’achat. Plafonnement des prix, suppressions des droits de douane sur certains produits, baisse du taux de TVA…les initiatives ne manquent pas. Pourtant, la grogne continue.



 



La pression inflationniste 



Il faut dire que l’inflation atteint des niveaux inédits au cours des derniers mois. 15,7% au Ghana et au Nigéria en février sur un an. La hausse est moins marquée dans les pays de l’Uemoa. Mais, là aussi les chiffres sont exceptionnels avec une moyenne de 6,1% en février en glissement annuel contre 2,2% il y a un an (source: Bceao). Cela sachant que la mesure de l’inflation en février n’intègre pas les effets de la guerre en Ukraine, l’invasion russe ayant été déclenchée le 24 février. La hausse des prix à la consommation au cours de ce mois a été tirée par la composante alimentaire (+11,3%) et dans une moindre mesure par les rubriques Logement (+4%) et Transports (+2,7%). La pression exercée par l’inflation sur les dépenses des ménages va freiner la croissance africaine. Dans certains pays, une récession n’est pas à exclure si les tensions inflationnistes perdurent avec tous les risques sur le plan social. Le marché du travail devrait de nouveau être durement affecté par le contexte alors que les séquelles du covid sont encore vivaces. 



 



Un impact négatif sur l’employabilité



Au niveau mondial, le retour au niveau pré pandémie sera contrarié par le contexte actuel. Le nombre total d’heures travaillées dans le monde en 2022 restera inférieur, une fois corrigé de la croissance démographique, de près de 2% à son niveau d’avant la pandémie, ce qui équivaut à un déficit de 52 millions d’emplois à plein temps, estime le BIT. Le chômage mondial devrait s’élever à 207 millions en 2022, dépassant d’environ 21 millions son niveau de 2019. En Afrique, au-delà de la reprise du marché du travail en général, l’insertion des jeunes reste un grand défi pour tous les gouvernements. Avant le déclenchement de la pandémie, le taux des jeunes Africains sans emploi, ne suivant ni études ni formation s’élevait à 21,5% et excède le taux de chômage global.



 


Recommandé pour vous

Démagogie

Afrique - La Banque mondiale a révélé le 3 décembre dernier que les pays « en développement » ont déboursé 1.400 milliards de dollars au titre du service de la dette extérieure.

Le Mali émet un mandat d’arrêt contre un dirigeant sud-africain

Afrique, Économie - Les autorités judiciaires maliennes ont émis un mandat d’arrêt visant le président-directeur général de Barrick Gold, Mark Bristow.

Dette extérieure : les pays pauvres ont payé 1.400 milliards de dollars d’intérêts en 2023

Afrique, Économie - Le dernier rapport de la Banque mondiale sur la dette internationale  a révélé que les pays en développement ont payé 1.400 milliards de dollars pour le service de leur dette extérieure en 2023.

AIF 2024 : La BOAD signe un accord pour débloquer plus de capitaux

Afrique, Économie - Le président de la Banque Ouest Africaine de Développement (BOAD), Serge Ekué, a annoncé la finalisation de l’accord de formalisation de l’entrée en capital de la banque.

AIF 2024 : l’Italie accorde un financement de 400 millions d’euros à la BAD

Afrique, Économie - BAD et l’Italie ont précédé, ce jeudi, à la signature officielle du plan Mattei et de la plateforme croissance et résilience pour l’Afrique.

Namibie : Netumbo Nandi-Ndaitwah remporte la présidentielle, selon la commission électorale

Afrique, Politique - Netumbo Nandi-Ndaitwah a été élue dès le premier tour de l'élection présidentielle avec 57,31 % des suffrages.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée Champs requis marqués avec *

Poster commentaire