En Afrique, Bolloré change de trajectoire
En discussions exclusives avec le géant italo-suisse MSC pour la cession de son activité de transport et logistique en Afrique, le groupe Bolloré a bouclé la transaction contre 5,7 milliards d’euros jeudi dernier. Bolloré Africa Logistics, c’est 42 ports sous concession, trois lignes ferroviaires et un large réseau d’entrepôts. La transaction avec MSC inclut également les concessions portuaires en Haïti, en Inde et au Timor Leste.
En 1986, le rachat de la SCAC (Société Commerciale d’Affrètement et de Combustible) auprès de Suez va lui permettre de prendre pied en Afrique avec la SOCOPAO. En trois décennies, Vincent Bolloré aura transformé cette petite entreprise en un véritable mastodonte, pilier de son empire. L’industriel français doit le succès fulgurant de son activité au contexte marqué par un déficit important en infrastructures mais aussi à l’appui de ses réseaux politiques. Au cours des dernières années, le groupe s’est beaucoup fait remarquer par ses démêlés judiciaires. Les soupçons de corruption au Togo et en Guinée notamment ont été reconnus par les dirigeants du groupe qui ont plaidé coupable.
Le groupe présent dans d’autres métiers sur le continent
Le groupe, bicentenaire, emploie 79.000 personnes dans 130 pays et pèse 24 milliards d’euros de chiffre d’affaires. Outre ses activités dans le transport et la logistique, le groupe est très actif dans les médias et la communication où il détient notamment 25% de Vivendi. Il est également présent dans la presse gratuite (Cnews), le digital, les télécoms avec des licences 4G et le fournisseur d’accès à internet Wifirst. Bolloré conservera une présence importante en Afrique, notamment à travers Canal+ et poursuivra également ses développements dans de nombreux secteurs comme la communication, le divertissement, les télécoms et l’édition, indiquent les dirigeants.