Mali : l’armée française élimine un dirigeant d’AQMI
L’opération a eu lieu fin février dans le Nord du Mali, mais ce n’est que ce lundi que l’armée française l’a annoncée. L’état-major des armées françaises a rendu public un communiqué dans lequel il affirme avoir tué un haut cadre algérien du groupe d’Al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI), dont il était le « coordinateur financier et logistique ».
«Dans la nuit du 25 au 26 février, la force Barkhane a conduit une opération visant un haut cadre historique d’AQMI à environ 100 km au nord de Tombouctou, au Mali. Cette opération a conduit à la neutralisation du jihadiste algérien Yahia Djouadi, alias Abou Ammar al Jazairi», a indiqué l’État-major des armées françaises dans un communiqué.
Localisé dans une zone connue pour être un refuge des groupes appartenant à AQMI, puis formellement identifié, Abou Ammar al Jazairi a été «neutralisé par une intervention au sol, appuyée par un hélicoptère de reconnaissance et d’attaque Tigre et deux drones français», a précisé l’État-major, ajoutant que «lors de la reconnaissance de la zone qui a suivi, des munitions ont été détruites et de l’armement a été saisi».
«La neutralisation de ce cadre historique permet d’affaiblir une nouvelle fois la gouvernance qaïdiste et prive le Rassemblement pour la victoire de l’Islam et des musulmans (RVIM) d’un relais majeur au nord du Mali et dans la zone de Tombouctou en particulier», affirme l’État-major, ajoutant que cette neutralisation «marque l’isolement de l’émir du JNIM (Jamaat Nosrat al-Islam wal-Mouslimin), Iyad ag Ghali, qui voit la disparition de toutes les figures expérimentées de son entourage, fragilisant la cohésion et le commandement du RVIM».
Selon l’armée française, la neutralisation d’Abou Ammar al Jazairi, est «un nouveau succès tactique significatif pour la force Barkhane qui reste déterminée à poursuivre le combat contre les groupes armés terroristes, avec ses alliés sahéliens, européens et nord-américains». «Elle affaiblit encore davantage AQMI en portant un coup sévère à son état-major et en privant le RVIM d’un relais majeur dans le nord du Mali et d’un cadre historique particulièrement expérimenté».
Abou Ammar Al Jazairi était une figure du terrorisme algérien. Il a été engagé dans un maquis du Groupe islamique armé (GIA) en 1994 puis le Groupe islamiste pour la prédication et le combat (GSPC). Il a été conseiller militaire de l’émir historique Abdelmalek Droukdal, neutralisé le 3 juin 2020 par les forces françaises de l’opération Barkhane, avant d’être nommé émir de la région Sud d’AQMI en 2007.
Nommé émir d’AQMI en Libye en 2015, il est contraint, à la suite des neutralisations successives des cadres d’AQMI, de gagner le Mali en 2019. Il s’installe dans la zone de Tombouctou où il appuie la structuration et coordonne l’approvisionnement de matériels au profit du haut commandement du JNIM et d’AQMI. Il assure également un rôle de coordinateur financier et logistique pour le groupe.
AQMI et le RVIM ont perpétré plusieurs attentats ces dernières années, notamment l’attentat du Radisson Blue, le 20 novembre 2015 à Bamako qui a fait une vingtaine de morts et 170 blessés, l’attentat de Ouagadougou, le 16 janvier 2016, à l’hôtel Splendid, qui fit 30 morts et 150 blessés ; l’attentat, le 13 mars 2016, sur la plage de Grand Bassam en République de Côte d’Ivoire qui a fait une vingtaine de morts et une trentaine de blessés et l’attentat, le 2 mars 2018, à l’ambassade de France et à l’état-major des armées burkinabè, à Ouagadougou, au cours duquel huit militaires burkinabè ont été tués et plus de 80 personnes ont été blessées, dont une vingtaine de civils.