Guerre en Ukraine : les pays africains « désarmés » face au choc économique
Dix jours après le début de la guerre en Ukraine, le monde espère qu’elle sera courte et peu sanglante. Sur le plan économique, les répercussions s’annoncent dévastatrices pour un grand nombre de pays africains. Depuis l’invasion de l’Ukraine, les prix des céréales, du Brent et du gaz ont explosé. Démunis, les gouvernements sont réduits à constater la volatilité des prix des matières premières.
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Des disparités face à la crise
Sur le continent, une dizaine de pays, principalement les gros exportateurs de pétrole, sont susceptibles de tirer profit de la conjoncture. Même si certains sont dépendants des importations de denrées alimentaires, les surcoûts seraient en partie ou totalement absorbés par les gains réalisés sur les exportations du pétrole et de gaz. Pour le reste du continent, les impacts du conflit russo-ukrainien seront très pénalisants avec là aussi des situations variées entre les pays. L’étroitesse des marges de manœuvres budgétaires rend certains États plus vulnérables. Au-delà des impacts sur la balance extérieure, le contexte va donc aggraver le déficit budgétaire en fonction des mesures de soutien des gouvernements. Or, avec la normalisation de la politique monétaire de la Fed et de la BCE, l’accès au financement sera plus contraignant et plus coûteux pour les États déjà très endettés. «Les pays africains qui ont accès aux marchés internationaux pourraient voir leurs coûts d’emprunt augmenter de 1 ou 2 %», estiment des experts du Policy Center For The New South.
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Des opportunités dans la crise
Pour contraindre le président russe Vladimir Poutine à mettre fin aux hostilités en Ukraine, les puissances internationales (hors Chine) ont décidé d’utiliser l’arme économique tout en continuant à recourir aux instruments diplomatiques. Le gel des avoirs de la Banque centrale russe en Europe et aux États-Unis et l’exclusion d’une partie des banques du système Swift font partie des sanctions phares visant à faire plier l’économie russe. En fonction de l’ampleur et de la durée des sanctions, des opportunités pourraient se présenter pour les exportations africaines. Les secteurs des fruits et légumes, du poisson et des engrais seraient les plus concernés, relèvent des économistes du Policy Center.