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Inflation : comment les gouvernements tentent de contenir la poussée ?

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Dans la plupart des capitales africaines, le prix du plein d’essence a fortement augmenté, tiré lui-même par la flambée des cours du pétrole. Mais, les cours de l’or noir ne constituent pas la seule inquiétude des gouvernements qui doivent également composer avec l’envolée des prix des produits agricoles et du fret. Conscients du danger pour le pouvoir d’achat et le climat social, les gouvernements tentent de limiter la hausse des prix à la consommation en maintenant les subventions, ou encore en agissant sur les droits de douane, pour encadrer les prix des produits de première nécessité.

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À Casablanca, Dakar, Abidjan ou encore Kampala, le prix du plein d’essence à la pompe a connu une forte hausse, et la facture ne cesse d’augmenter. En un an, le baril de Brent s’est renchéri de plus de 45% à plus de 93 dollars. Et le plus inquiétant est que nul ne sait jusqu’où la hausse va se poursuivre. Mais, les cours du pétrole ne constituent pas la seule inquiétude des gouvernements qui doivent également composer avec une flambée des prix des produits agricoles et du fret.




lire aussi : CDG Capital Insight : l’impact de l’inflation importée sur les prix à la production au Maroc




 



L’inflation, une problématique à long terme



Conscient du danger pour le pouvoir d’achat, le ministre marocain du budget a dû s’expliquer sur l’accélération de l’inflation et les mesures de soutien prises par son gouvernement, notamment la suppression des droits de douane sur un certain nombre de produits. Le Maroc continue par ailleurs de subventionner les prix de plusieurs produits de base. L’envolée des prix à l’international a d’ailleurs alourdi la charge de compensation de 8 milliards de DH à 22 milliards de DH.



Le Maroc prévoit une accélération de l’inflation à 2% en 2022 après 1,4% en 2021 et une moyenne de 1,2% la décennie pré-covid. Malgré cette poussée des prix à la consommation, plusieurs pays africains voteraient volontiers pour ce taux. Sur la période 2000-2019, la moyenne en Afrique subsaharienne est de 9,5%. Mais, dans les deux zones monétaires du franc CFA, l’inflation est contenue à 2% dans l’Uemoa et 2,5% dans la zone Cemac, avec bien entendu des situations variées selon les pays.



Comme un peu partout, les pays de ces zones économiques connaissent un regain de l’inflation avec une hausse plus marquée dans l’Uemoa que la Cemac, relève le groupe Crédit Agricole. Au-delà du renchérissement des prix à l’international et des coûts logistiques, les facteurs internes pèsent sur l’inflation, notamment les mauvaises campagnes agricoles dans des pays sahéliens. «Le facteur alimentaire local explique en partie la différence d’inflation entre les deux zones du franc CFA», relèvent les économistes. En outre, les prix énergétiques ont une influence moins forte dans l’inflation des pays de la Cemac en raison de la présence de nombreux producteurs de pétrole.




lire aussi : Inflation : la triple menace pour les économies subsahariennes




Par ailleurs, la transmission des hausses à l’international sur les prix domestiques est un peu plus longue du fait des rigidités de prix. «La forte informalité des économies de ces deux zones limite en partie les effets de boucle et de transmission aux salaires. Mais, la persistance de l’effet de la hausse des coûts de transport prolongera les tensions inflationnistes. Les effets sur les prix alimentaires sont en revanche immédiats et peuvent avoir des conséquences déstabilisatrices fortes pour ces pays, que des interventions publiques tentent de limiter», relèvent les économistes.


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