La CAN, vraiment une valeur sûre pour le pays organisateur ?
Les supporters sénégalais, égyptiens et marocains ont retenu leur souffle jusqu’au coup de sifflet final du match de Premier League entre Chelsea et Liverpool. Le résultat du match leur importait peu. En revanche, Sadio Mané, Edouard Mendy, Mohamed Salah… pièces maîtresses de leurs équipes nationales jouaient gros à une semaine de l’ouverture de la Coupe d’Afrique des Nations.
Prévue initialement en 2021, la compétition a été reportée en 2022 en raison de la pandémie. Cette dernière restera une menace durant les quatre semaines de compétition. Au bout, le vainqueur repartira avec le trophée mais aussi un chèque de plusieurs millions de dollars. Tenant du titre, l’Algérie avait remporté la somme de 4,5 millions de dollars.
En revanche, pour le pays organisateur, ce n’est pas toujours la garantie d’une bonne affaire. C’est encore plus le cas dans le contexte de la pandémie du coronavirus, les mesures restrictives pouvant limiter les retombées économiques de l’organisation d’un tel évènement. Les entreprises locales comptent sur l’afflux des supporters pour booster leur activité, or, les restrictions sur la mobilité imposées par certains pays vont limiter les déplacements de supporters.
Et puis, dans un pays dans lequel les infrastructures de base restent à développer, les investissements colossaux engagés dans l’organisation de la CAN soulèvent des critiques. Des sources non officielles les évaluent à 4,5 milliard d’euros. « L’effet macroéconomique de la CAN est limité. Les stades sont des investissements de prestige mais n’ont pas un impact structurant sur la vie des populations« , estime l’économiste Dieudonné Essomba, cité par l’AFP. Narcisse Mouelle Koumbi, ministre des Sports et président du Comité d’organisation de la CAN lui, a une analyse différente. « La CAN apparaît comme une activité de souveraineté, de rayonnement international et de prestige de l’État camerounais. Elle induit aussi une formidable opportunité pour l’aménagement du territoire, en termes d’infrastructures sportives, routières, hospitalières.«
Après plusieurs reports et deux ans de crise du coronavirus, les chefs d’entreprises camerounais espèrent entrevoir une lueur au bout du tunnel avec la CAN.