Financement des infrastructures : l’amont, un maillon essentiel négligé
Face à la pandémie du coronavirus, les États africains ont adopté différentes stratégies pour riposter. Cependant, l’impact sur les finances publiques semble un peu partout le même. Le resserrement des marges budgétaires accentué par les plans de relance fait craindre un ralentissement de l’effort d’investissement. Le plus gros est encore supporté par les fonds publics compte tenu des besoins en infrastructures de base. La pénurie d’électricité ferait perdre 2 à 4 points de croissance par an à l’Afrique selon la Banque mondiale. Les exigences de la zone de libre-échange africaine (ZLECAF) vont aussi nécessiter d’accélérer les investissements en matière de connectivité notamment.
Des investissement records mais insuffisants
Avant le déclenchement de la pandémie, les investissements ont dépassé, pour la première fois, les 100 milliards de dollars en 2018. Ils sont en hausse de 33% par rapport aux trois années précédentes, selon un rapport de Casablanca Finance City (CFC Africa Insight : Développer les infrastructures en Afrique en période de défi). Mais, le financement reste un défi. Le manque est estimé à plus de 100 milliards de dollars par an. Derrière les États africains, la Chine s’impose comme l’un des principaux bailleurs de fonds. Pourtant, les pratiques du géant asiatique sont de plus en plus contestées. Les investisseurs privés jouent également un rôle important, mais leur apport doit être renforcé. La bonne nouvelle est que les investissements privés dans les infrastructures africaines ont augmenté en 2020, grâce à l’appui des Institutions de Financement du Développement, signale le rapport de CFC.
Investir dans la phase de développement
Pour renforcer la part de cette source dans le financement des infrastructures, des efforts conséquents doivent être fournis dans le montage des projets d’infrastructures. Seulement 10% des projets atteignent le stade du financement du fait du manque de ressources allouées à la préparation des projets pour les rendre « bancables », relèvent les experts. Des structures comme Africa 50 ou encore InfraCo Africa interviennent en amont mais, de façon globale, l’engagement dans la phase de développement est insuffisant. L’investissement dans la phase développement peut représenter entre 5 à 10% du coût d’un projet.