La croissance africaine sous pression !
Alors que l’économie mondiale devrait se redresser de 5,9% en 2021 puis 4,9% en 2022, l’Afrique subsaharienne enregistrera une croissance de 3,7% cette année et 3,8% la suivante, selon le FMI. Ce résultat va creuser l’écart par rapport aux pays avancés, et ce dans un contexte d’incertitude croissante concernant l’apparition de nouveaux variants et l’évolution des conditions financières, a soutenu Kristalina Georgieva, directrice générale du FMI à l’issue d’une réunion avec des ministres des Finances africains.
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Des perspectives assombries
«La pandémie n’est terminée nulle part tant qu’elle n’est pas achevée partout», a prévenu la semaine dernière Gita Gopinath, l’économiste en chef du Fonds. Pour elle, «les perspectives pour les pays à faibles revenus se sont considérablement assombries». Dans ces territoires, la réticence à la vaccination est élevée, ce qui repousse loin un retour à la « normale ».
Environ 58% de la population des économies avancées a été entièrement vaccinée contre 36% dans les économies émergentes et seulement 5% dans les pays pauvres. Le faible taux de vaccination dans les deux dernières catégories de pays expose certains d’entre eux à un isolement, comme ce fut le cas de l’Afrique du Sud et plusieurs autres pays d’Afrique australe suite à la découverte du variant omicron. «Les pays africains doivent continuer d’accorder la priorité à des mesures essentielles permettant de surmonter la crise sanitaire en cours et à des programmes d’aide sociale en faveur des couches vulnérables de la population», estime la directrice générale du FMI.
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La récente allocation de DTS aux pays membres du FMI a permis aux plus vulnérables de faire face aux conséquences de la crise. Dans le même temps, le Fonds reconnaît «qu’il est essentiel que les pays africains aient plus de voix au chapitre concernant les enjeux qui les touchent, afin de s’assurer que les initiatives internationales visant à leur prêter main forte soient aussi efficaces que possible».
En dehors de la crise sanitaire, le continent reste exposé à plusieurs autres menaces. La situation en Ethiopie constitue un facteur d’instabilité régionale tout comme l’avancée de la violence jihadiste vers les pays du Golfe de Guinée. L’attaque survenue récemment au Bénin en est la preuve. La sécurité dans la région de l’Afrique de l’Ouest reste un défi urgent pour les gouvernements.