Coopération : la Chine veille sur ses intérêts en Afrique
En raison du faible taux de vaccination dans les pays les plus pauvres, les risques de contamination au coronavirus et l’apparition de variants plus virulents restent élevés et pourraient saper la reprise mondiale. L’irruption du variant omicron est là pour le rappeler. Il a entraîné l’isolement de l’Afrique du Sud où il a été détecté et de l’ensemble des pays de la région.
Les annonces du Focac
En marge du Forum de coopération sino-africaine à Dakar, le président chinois Xi Jinping a promis un don de 1 milliard de doses pour accélérer le déploiement de la campagne de vaccination sur le continent. La Chine fournira 600 millions de doses sous forme de dons et le reliquat sous d’autres formes, comme la mise en place d’unités de production de vaccin, a expliqué le président chinois. Il a également promis d’annuler les dettes non remboursables liées aux prêts intergouvernementaux sans intérêt arrivant à échéance fin 2021 pour les pays les moins avancés de l’Afrique ainsi que la réaffectation de 10 milliards de dollars provenant du Fonds monétaire international (FMI).
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L’inquiétude sur la dette
Au-delà des menaces que continue à faire peser la crise sanitaire sur les économies du continent, le FMI s’inquiète aussi de la situation de la dette. «Nous pourrions voir un effondrement économique dans certains pays à moins que les créanciers du G20 n’acceptent d’accélérer les restructurations de la dette et de suspendre le service de la dette pendant que les restructurations sont en cours de négociation», ont estimé Kristalina Georgieva, directrice générale du FMI et Ceyla Pazarbasioglu, directrice de la stratégie du Fonds, dans une publication récente sur un blog.
Pour faire face aux conséquences de la crise sanitaire, les pays les plus pauvres avaient bénéficié d’un moratoire sur le paiement du service de la dette jusqu’à fin 2021. Les mesures de soutien prévoyaient aussi la possibilité de restructurer voire d’annuler la dette des pays qui en feraient la demande.
En l’espace de vingt-ans, la Chine est devenue l’un des principaux bailleurs de fonds de l’Afrique. Elle aurait prêté 153 milliards de dollars aux États et entreprises africains entre 2000 et 2019. En ouvrant les vannes du crédit, la Chine aurait aussi précipité les pays les plus fragiles dans le piège de la dette. Ce qui entraîne des situations fâcheuses comme la saisie de l’aéroport international d’Entebbe en Ouganda pour non remboursement de dette. Aujourd’hui, la dette africaine s’invite dans les sujets de querelle entre les grandes puissances.