Commerce intra-africain : du concret à Durban
Région la moins intégrée du monde, l’Afrique multiplie les initiatives pour combler son retard et accélérer son développement. Opérationnel depuis le début de l’année, la zone de libre-échange continentale africaine (Zlecaf) devrait contribuer à remédier à la pauvreté des échanges entre les pays du continent. En supprimant les barrières tarifaires, le marché unique permettrait de relever de plus de 50% le commerce intra-africain.
Intégrer les différents marchés africains
Le chemin vers l’intégration des marchés sera long et tortueux, mais l’engagement des grandes économies du continent pourrait accélérer le processus. «Le continent prend des mesures concrètes pour écrire sa propre histoire de réussite économique. Beaucoup d’entre nous souhaitent ardemment que ce merveilleux label doré – « fabriqué en Afrique » – ne se réalise pas ailleurs dans le monde qu’en Afrique. C’est essentiel si nous voulons changer les relations commerciales faussées qui existent entre les pays africains et le reste du monde », a déclaré le président sud-africain Cyril Ramaphosa, lors de la Foire commerciale intra-africaine dont son pays a été l’hôte du 15 au 21 novembre 2021.
Plusieurs dirigeants dont les présidents du Nigéria, du Zimbabwe, du Malawi ou encore de la Zambie ont pris part à l’ouverture de la Foire. Promue par la Banque africaine d’Import-Export (Afreximbank) en collaboration avec l’Union africaine et le Secrétariat de la Zlecaf, la Foire commerciale intra-africaine fournit une plateforme pour promouvoir le commerce dans le cadre de la Zlecaf.
Le succès de la Foire commerciale intra-africaine
Le bilan de la première édition en Egypte, en 2018, reste encourageant avec près de 32 milliards de dollars d’accords conclus dont 25 milliards de dollars ont déjà été mis en œuvre et 2,5 milliards de dollars sont en cours de traitement, indiquent les organisateurs. Parmi les retombées, figurent notamment les réalisations d’un jeune entrepreneur nigérian qui produit désormais des drones à usage agricole à Singapour, le déploiement d’un important dispositif d’énergie solaire par une entreprise égyptienne au Soudan du Sud, et un projet hydroélectrique de 2.100 mégawatts en Tanzanie, entièrement financé par des banques africaines, listent les promoteurs de l’évènement. Pour l’édition 2021, devant initialement se tenir en 2020, le montant total des accords pourrait grimper à 40 milliards de dollars. Les événements futurs incluront un salon de l’automobile dans le cadre d’une stratégie plus large visant à capitaliser sur le potentiel d’industrialisation du secteur. La Côte d’Ivoire sera le pays hôte de la 3e édition en 2023.