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Sommet climat : l’Afrique va rappeler aux pollueurs leurs promesses

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Six ans après le sommet sur la COP21 à Paris, les aides annoncées par les pays développés ne sont toujours pas arrivées. Aujourd’hui, les besoins ont décuplé et seraient évalués à 700 milliards de dollars par an. L’Afrique est à l’origine de moins de 4% des émissions de gaz à effet de serre. L’Afrique du Sud, l’Egypte, l’Algérie et le Nigéria tirent ce chiffre vers le haut. Même si le continent ne contribue que faiblement au réchauffement climatique, il doit aussi agir pour décarboner l’économie.

Le sommet pour le climat s’est ouvert aujourd’hui à Glasgow en Ecosse. Les enjeux sont connus : réduire les émissions de CO2 avec l’espoir de contenir le réchauffement climatique en dessous de 2°C. Le chemin à parcourir reste long et dépend pour une grande partie de la Chine et des États-Unis qui figurent en tête de peloton des pollueurs de la planète.



Abritant 60% de la population mondiale, l’Asie est le plus gros émetteur de gaz à effet de serre au monde devant l’Amérique du Nord et l’Europe. L’Afrique est à l’origine de moins de 4% des émissions de gaz à effet de serre. Ce chiffre est tiré vers le haut par l’Afrique du Sud, l’Egypte, l’Algérie et le Nigéria. Hormis ces quatre, l’impact du continent baisse à 1%. À eux trois, l’Afrique du Sud, l’Egypte et l’Algérie ont émis plus de 31 milliards de tonnes de CO2 entre 1950 et 2019, ce qui les place dans la liste des plus gros pollueurs de la planète.



Même si le continent ne contribue que faiblement au réchauffement climatique, il doit aussi agir pour décarboner l’économie. Avec la croissance démographique rapide et la nécessité de développer l’accès à l’électricité au plus grand nombre, les besoins en énergie devraient bondir à l’avenir.



 



Des promesses non tenues



Il reste que les promesses des pays développés envers les pays en développement lors de la COP21 à Paris n’ont pas été concrétisées. Les pays riches, qui sont aussi les principaux émetteurs de gaz à effet de serre, s’étaient engagés en 2015 à financer à hauteur de 100 milliards de dollars par an les initiatives de lutte contre le réchauffement climatique en Afrique. Entre temps, les besoins ont décuplé.



Pour Tanguy Gahouma-Bekale, président du groupe africain des négociateurs sur les changements climatiques, les financements annuels sont estimés à 700 milliards de dollars. Sans aides, le souci écologique pourrait être relégué au second plan dans de nombreux pays, les priorités immédiates étant ailleurs.



 



L’électricité, un luxe dans plusieurs pays



En 2018, pratiquement la moitié de la demande en énergie primaire sur le continent a été satisfaite par la biomasse, principalement sous forme de bois de chauffage et de charbon de bois pour la cuisine. La pollution de l’air intérieur engendrée par le recours à ces sources d’énergie est à l’origine de 490 000 décès prématurés par an en Afrique subsaharienne, selon l’OMS. Les femmes et les jeunes enfants sont les plus exposés puisque ce sont eux qui passent le plus de temps à la maison. Par ailleurs, l’usage du bois de chauffage et du charbon de bois à des effets néfastes sur l’environnement du fait de l’exploitation forestière intensive.



Aujourd’hui, près de la moitié des africains n’ont pas accès à l’électricité avec des situations disparates selon les pays. Plusieurs États souffrent d’une capacité de production d’électricité insuffisante, souvent associée à des réseaux de transport et de distribution inadaptés et mal entretenus. Ce qui se traduit par un approvisionnement en électricité peu fiable et souvent très coûteux, empêchant le développement d’activités sociales et économiques essentielles.


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