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Risque-pays : les pays africains à la traîne
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Alors que l’économie mondiale nageait dans une extrême incertitude durant l’été 2020 en raison de la pandémie du coronavirus, l’assureur-crédit Coface a dégradé la note risque-pays de 71 pays. Continent durement touché par la crise sanitaire et où un confinement strict a été adopté des mois un peu partout, l’Europe compte le plus grand nombre de représentants parmi les dégradés avec 33 pays. Relativement épargné par les contaminations, l’Afrique, elle, enregistre 13 dégradations dans un contexte de baisse de l’activité économique et de plongeon des cours des matières premières. Dans la liste, on retrouve : Afrique du Sud, Algérie, Angola, Nigéria, Egypte, Maroc, Botswana, Congo, Cap Vert, Kenya, Namibie, Maurice et Sao Tomé et Principe.
L’Afrique à la peine
Un peu plus d’un an après et à un moment où l’économie mondiale se remet du choc encaissé en 2020, grâce notamment à l’accélération de la campagne de vaccination, la situation demeure mitigée en Afrique où les difficultés d’accès et les réticences au vaccin restent élevées, sauf dans de rares pays comme le Maroc qui affiche un taux de vaccination de la population équivalent à celui des pays avancés.
Les dernières prévisions du FMI ne sont pas très encourageantes. La reprise en Afrique sera plus lente que dans le reste du monde, prévoit l’institution qui anticipe une croissance moyenne de 3,7% en 2021 et 3,8% en 2022. Malgré la remontée des cours des matières premières, les marges budgétaires demeurent dans l’ensemble étroites et imposent des arbitrages difficiles aux gouvernements. Des 13 pays dont la notation a été dégradée, seuls l’Algérie et l’Egypte ont réussi à améliorer la leur, le premier passant de « D » à « C » et le second de « C » à « B ».
Un impact social évident
De façon générale, la lenteur de la reprise sur le continent pourrait accentuer le mécontentement social. Jamais le risque social et politique mesuré par Coface n’a été aussi élevé au niveau mondial, relèvent les analystes. En 2020, il établit un record à 51% dont 55% dans les pays émergents. L’indice de pression sociale a atteint 61% dans les économies émergentes contre 54% au niveau mondial. Cette hausse s’explique par la dégradation sans précédent des indicateurs socio-économiques dans l’écrasante majorité des pays analysés. La pandémie a entraîné une érosion du niveau de vie et creusé les inégalités. L’Algérie, le Maroc, la Tunisie, le Cameroun, Botswana, la Mauritanie figurent parmi les pays émergents dont le score de pression sociale a le plus augmenté en 2020 note Coface.
Cependant, gare à la matérialisation de ces risques. Le coût des mouvements sociaux de masse est plus lourd dans les pays émergents qu’ailleurs, avertit l’assureur-crédit. En moyenne, la croissance du PIB y reste, pendant au moins un an et demi, deux points de pourcentage inférieure à son niveau avant le mouvement, contre un point dans d’autres économies, selon les calculs des analystes. De quoi menacer une reprise déjà fragile.