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La transition démocratique au Soudan compromise

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Au Soudan, les profondes divisions entre les dirigeants militaires et civils menacent de faire échouer la transition du pays vers la démocratie. Ils ont accepté de partager le pouvoir à la suite du renversement, en 2019, du président de longue date Omar Al-Bachir. Les tensions se sont accrues depuis qu’une tentative de coup d’État attribuée à des sympathisants du leader déchu a été déjouée en septembre dernier.



Les tensions ont provoqué une scission au sein des Forces pour la liberté et le changement, une coalition de groupes de citoyens qui a participé au renversement de l’ancien président. Jeudi 21 octobre, les forces de sécurité ont tiré des gaz lacrymogènes alors que des militants soutenant la transition civile ont brûlé des pneus et brandi des drapeaux soudanais. Les protestataires pro-militaires ont exigé pour leur part que le gouvernement civil soit dissous et l’accusent d’avoir échoué à relancer l’économie alors que les pénuries de produits de première nécessité s’exacerbent. De plus, le blocus de Port Soudan, dans l’est, par un autre groupe n’a fait qu’envenimer la situation.



Notons que samedi dernier, des manifestants pro-militaires ont scandé «à bas le gouvernement de la faim» et ont appelé le général Abdel Fattah Al-Burhan, chef des forces armées et du Conseil souverain mixte militaro-civil du Soudan, à effectuer un coup d’État et à prendre le contrôle du pays. Certains d’entre eux sont même restés pendant des heures devant le palais présidentiel dans la capitale, Khartoum. Cependant, en défilant jeudi dans la ville, les manifestants arboraient des banderoles proclamant «les civils sont le choix du peuple», rapporte l’AFP, notant que ces derniers ont scandé : «Abandonne le pouvoir, Al-Burhan».



Pour rappel, le contrôle du Conseil souverain doit être transféré aux civils dans les mois à venir dans le cadre de la transition du pays vers un régime démocratique. Plusieurs pays étrangers ont exprimé leur soutien à un gouvernement civil. Le secrétaire d’État américain, Anthony Blinken, a d’ailleurs exhorté toutes les parties à respecter la transition convenue vers un régime démocratique.



Par ailleurs, la semaine dernière, le premier ministre civil du Soudan, Abdallah Hamdok, a dévoilé un plan pour faire face à la crise politique «la plus grave et la plus dangereuse» que le pays a connue au cours de ces deux dernières années de transition. «Je ne suis ni neutre ni médiateur dans ce conflit. Ma position claire et ferme est un alignement complet sur la transition démocratique civile», a-t-il lancé. Hamdok a prêté serment en tant que premier ministre en août 2019, après que des manifestations de masse ont poussé les militaires à intervenir et à mettre fin au règne de 30 ans d’Al Bachir en avril de la même année. Le soutien au gouvernement de transition s’est toutefois effondré au cours des derniers mois, les réformes économiques menées par le nouveau chef du gouvernement ayant entraîné une réduction des subventions aux carburants et une flambée de l’inflation.


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