Temps de lecture : 2 minutes
Accueil / Articles Afrique / Afrique /
Tunisie : le président révoque le passeport de son prédécesseur
Temps de lecture : 2 minutes
Le président tunisien Kais Saïed a décidé de retirer le passeport diplomatique de son prédécesseur, Moncef Marzouki. Il a déclaré que ce dernier «figure parmi les ennemis de la Tunisie et il n’est pas question qu’il continue de bénéficier de cet avantage et de faire le tour des capitales (…) pour porter atteinte aux intérêts de la Tunisie».
Selon la presse tunisienne, Saïed a été irrité par les appels de Marzouki, qui a été président de 2011 à 2014, exigeant que la France mette fin à son soutien au gouvernement tunisien. «Certains sont partis à l’étranger pour porter atteinte aux intérêts de la Tunisie», a-t-il lancé, notant que «la Tunisie est un État libre et indépendant et il n’est pas question de s’ingérer dans ses affaires (…). Notre souveraineté passe avant tout, notre dignité passe avant tout». Le président tunisien a également souligné qu’il n’est «pas question de comploter contre la sûreté de la Tunisie (…), nous n’acceptons pas que notre souveraineté soit mise sur la table des négociations avec l’étranger».
Ces déclarations sont intervenues après que Marzouki a participé à une manifestation à Paris, au cours de laquelle il avait exhorté les décideurs français à «ne pas cautionner un système totalitaire», à «ne pas être à côté du régime dictatorial» et «rejeter tout soutien à ce régime et à cet homme (Kais Saïed) qui a comploté contre la révolution et aboli la constitution».
Pour rappel, en juillet dernier, Saïed a limogé le Premier ministre tunisien, suspendu le parlement et assumé le pouvoir exécutif, affirmant que c’était en raison d’une urgence nationale. Ses détracteurs, dont le camp des islamistes du parti Ennahda (qui dirige le Parlement) et celui de l’alliance ultranationaliste Al Karama, ont qualifié cette décision de coup d’État. De plus, en septembre dernier, Saïed a publié des décrets présidentiels renforçant les pouvoirs déjà presque totaux qu’il s’était octroyés.