Tunisie : un nouveau gouvernement a été nommé par le président
La télévision d’État tunisienne a diffusé ce lundi 11 octobre la cérémonie de prestation de serment du nouveau cabinet du pays dirigé par Najla Bouden, la toute première femme Première ministre de Tunisie. Dans son premier discours depuis sa nomination, Bouden a déclaré que «la lutte contre la corruption sera l’objectif le plus important» du nouveau gouvernement. Elle a également promis de «relever le niveau de vie» des Tunisiens et de «restaurer leur confiance dans l’État».
Cependant, après avoir considérablement réduit les pouvoirs de son bureau, le président tunisien Kais Saïed sera techniquement à la tête de la nouvelle administration. Rappelons que le 25 juillet dernier, Saied a limogé l’ancien Premier ministre, suspendu le Parlement et s’est octroyé des pouvoirs judiciaires dans des mesures que les opposants ont qualifiées de « coups d’État ». Jouissant d’une très longue expérience en tant que juriste, ce dernier a critiqué à plusieurs reprises la constitution adoptée par la Tunisie en 2014, qui a instauré un système parlementaire et présidentiel mixte, trois ans après la révolution qui a renversé le dictateur Zine El Abidine Ben Ali.
Après son « coup d’État », le président a nommé Bouden, une géologue, au poste de Premiere ministre le 29 septembre, plus de deux mois après avoir limogé l’administration de Hichem Mechichi et supprimé l’immunité des législateurs. Dans un discours prononcé à l’issue de la cérémonie de ce lundi, Saied a réaffirmé que ses mesures étaient constitutionnelles compte tenu du «péril imminent» auquel la Tunisie est confrontée. Il a assuré avoir agi pour «sauver l’État tunisien des griffes de ceux qui rôdent dans le pays et à l’étranger, et de ceux qui considèrent leur fonction comme un butin ou un moyen de piller les fonds publics». Il a ainsi promis que ces décisions serviront à «nettoyer le système judiciaire».