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L’Algérie ferme son espace aérien aux avions militaires français
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Selon l’état-major français, l’Algérie a fermé ce dimanche 3 octobre son espace aérien aux avions de l’armée française. Ces derniers utilisent cette route pour se rendre dans la région du Sahel, où la France est militairement engagée dans le cadre de l’opération Barkhane contre les insurgés et les groupes terroristes. La presse algérienne explique que l’autorisation d’utiliser l’espace aérien de son pays est «une autorisation spéciale qui a été accordée à la France pendant le règne du précédent président Abdelaziz Bouteflika». Elle affirme que cette fermeture aura forcément un impact sur les opérations militaires françaises dans la région, tout en «corrigeant une erreur stratégique de l’ancien président».
Cette décision intervient alors que l’Algérie et la France connaissent des tensions diplomatiques, suite à des remarques controversées du président français Emmanuel Macron. Ce dernier avait interpellé les autorités politiques algériennes lors d’une réunion avec des descendants franco-algériens des Harkis, qui ont combattu avec les forces françaises pendant la guerre d’indépendance de l’Algérie. Macron aurait affirmé que le pays nord-africain est dirigé par un système «politico-militaire» et que «l’histoire réécrite de l’Algérie» n’est pas basée sur des vérités, mais plutôt sur «la haine envers la France».
En réponse, Alger a convoqué son ambassadeur pour des consultations, tout en condamnant les propos de Macron. Le gouvernement algérien a officiellement exprimé son rejet des propos du président français, s’étonnant qu’ils n’aient toujours pas été démentis par Paris. Le bureau du président Abdelmajid Tabboune a en plus exprimé son «refus catégorique de toute ingérence inacceptable dans ses affaires intérieures». «Les crimes de la France coloniale en Algérie sont innombrables et peuvent être définis comme des génocides et des crimes contre l’humanité», indique le communiqué de la présidence. Et de déplorer que ces crimes «ne doivent pas faire l’objet de manipulations de faits et d’affabulations qui en atténuent la gravité».
Plusieurs responsables algériens ont également exprimé leur colère face aux propos de Macron, estimant qu’elles constituent une tentative de lancer une nouvelle guerre contre l’Algérie.