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Tunisie : vers un retour du pouvoir absolu d’un seul homme ?
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Accusé par l’opposition de s’arroger des pouvoirs disproportionnés, le président tunisien Kaïs Saïed formalise son coup de force. Après la suspension des travaux du Parlement et la révocation du gouvernement, Saïed s’est arrogé, ce mercredi 22 septembre, par décret, un pouvoir sans partage. Ce texte donne le plein pouvoir au président dans de très nombreux domaines. Ce juriste a également décidé de maintenir la suspension de toutes les activités du Parlement, la levée de l’immunité parlementaire des députés et de suspendre toutes les indemnités et avantages accordés au président du Parlement et à ses membres.
En Tunisie comme à l’étranger, l’inquiétude gagne du terrain. Rached Ghannouchi, chef du Parlement tunisien, a appelé jeudi à lutter contre le pouvoir absolu d’un seul homme. «C’est un retour en arrière. Un retour à la Constitution de 1959. Le retour vers le pouvoir absolu d’un seul homme contre lequel la révolution a eu lieu», a déclaré le chef du parti d’inspiration islamiste Ennahda. «La seule option aujourd’hui est la lutte, naturellement la lutte pacifique, car nous sommes un mouvement civil. Ennahda, les autres partis et la société civile se battront pour récupérer leur Constitution et leur démocratie», a-t-il ajouté.
Au niveau international, l’Union européenne (UE), l’un des premiers soutiens financiers de la Tunisie, a fait part le 10 septembre de ses «appréhensions» quant à «l’ancrage démocratique» de la Tunisie. Pour sa part, Amnesty International s’inquiète notamment des interdictions arbitraires de voyager décrétées à l’encontre d’hommes d’affaires et de magistrats tunisiens.