Doing Business : le vrai, c’est le vécu des entreprises
Le Doing Business 2020, publié en octobre 2019, sera donc la dernière version de ce rapport vedette de la Banque mondiale. La pression de certains pays pour figurer en bonne place a poussé l’institution, après les résultats de l’investigation du cabinet WillmerHale, à arrêter la publication du Doing Business. Mais, le débat est loin d’être clos puisque le rapport du cabinet américain met en cause Kristalina Georgieva, directrice générale du FMI.
Des pressions en faveur de la Chine
En 2017, alors qu’elle était directrice générale de la Banque mondiale, elle aurait fait pression pour améliorer la position de la Chine dans le classement 2018. Des modifications de méthodologie auraient permis à la Chine de ne pas glisser dans le classement. Ces aménagements chamboulent aussi le classement de plusieurs pays. Ces manigances ont poussé à la démission, en janvier 2018, Paul Romer, chef économiste de la Banque mondiale. Dans un entretien à l’AFP, le prix Nobel d’économie charge la directrice générale du FMI.
Un classement très suivi en Afrique
Pour certains gouvernements, le classement Doing Business constitue un indicateur de performance et peut contribuer à accélérer les réformes liées au climat des affaires. Le gouvernement El Otmani visait le top 50 du Doing business à l’horizon 2021. Les changements de méthodologie ont peut-être coûté quelques places au Maroc qui figurait au 53ème rang dans le dernier classement. Le royaume a enregistré une remontée spectaculaire au cours des dix dernières années gagnant pas moins de 75 places. Le Maroc figure sur le podium en Afrique derrière l’Ile Maurice (13ème) et le Rwanda (38ème). Parmi les grandes économies du continent, le Nigéria est classé 131ème, l’Afrique du Sud 84ème, l’Egypte 114ème. 14 pays africains figurent parmi les 20 derniers du classement.
Une méthodologie à revoir
Dix domaines sont pris en compte pour le calcul du score et du classement sur la facilité de faire des affaires dans un pays. Il s’agit de : la création d’entreprise, l’obtention d’un permis de construire, le raccordement à l’électricité, le transfert de propriété, l’obtention de prêts, la protection des investisseurs minoritaires, le paiement des taxes et impôts, le commerce transfrontalier, l’exécution des contrats et le règlement de l’insolvabilité. Doing Business mesure également la réglementation du marché du travail et la passation des marchés publics. Mais, ces derniers ne sont pas inclus dans le score et le classement final.
Les baromètres comme le Doing Business ne reflètent pas totalement la réalité du terrain. Cependant, il vaut toujours mieux bien y figurer puisqu’ils sont scrutés par les investisseurs.